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24/09/03

[EN] Le 11 septembre et l’européanisation de la politique antiterroriste : une évaluation critique

Les attentats terroristes du 11 septembre aux États-Unis ont semblé déclencher une vague sans précédent d’interventions politiques au sein de l’Union européenne. Selon les termes du commissaire européen à la justice, Vitorino, ces attentats ont entraîné un « bond en avant » dans la coopération entre les États membres en matière de justice et d’affaires intérieures. Les approches européennes en matière de lutte contre la criminalité, en particulier le terrorisme, ont soudainement été considérées comme plus réalisables et plus importantes. Cependant, la lutte contre le terrorisme n’est certainement pas une question politique nouvelle au sein de l’UE : c’est un thème qui était au cœur des débuts de la coopération en matière de sécurité intérieure entre les États membres de la CE. Grâce au TREVI, initialement conçu dans le cadre de la coopération politique européenne (CPE) et devenu une réunion régulière de haut niveau des ministres de l’Intérieur et des hauts responsables de la sécurité nationale, des politiques antiterroristes ont été mises en place dans un climat marqué par le terrorisme intérieur dans plusieurs pays de la CE (Anderson et al, 1995 : 53f). Les travaux du TREVI ont toutefois été absorbés par la hiérarchie du troisième pilier, axée sur l’exécutif, et le terrorisme a été relégué au rang des autres préoccupations en matière de sécurité intérieure, parmi lesquelles l’immigration clandestine et le crime organisé. En Europe, la question du terrorisme semblait donc avoir temporairement disparu de la scène. Entre-temps, le Parlement européen avait lancé une campagne visant à accélérer l’adoption de mesures antiterroristes dans l’UE et avait adopté une résolution une semaine avant le 11 septembre 2001. La suite est connue. Après cette date, le terrorisme a refait surface avec toute son importance politique, en particulier après une réunion du Conseil extraordinaire.