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19/02/13

[EN] Le printemps manquant dans les politiques méditerranéennes de l’UE

Ce document d’orientation est une contribution de Haizam Amirah Fernández (Institut royal Elcano) et Timo Behr (Notre Europe – Institut Jacques Delors) au projet Think Global – Act European (TGAE). Réflexion stratégique sur l’action extérieure de l’UE dirigée par Notre Europe – Institut Jacques Delors (rapport disponible en mars 2013, dir. Elvire Fabry, chercheuse senior, Notre Europe – Institut Jacques Delors).

Les réalités politiques et sociales en mutation en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, à la suite des soulèvements anti-autoritaires qui ont débuté en Tunisie fin 2010, ont pris les institutions et les gouvernements européens par surprise. La chute du mur de la peur dans les sociétés arabes représente un défi majeur, dont l’ampleur est inconnue pour l’Europe, mais aussi une opportunité sans précédent pour construire une nouvelle stabilité régionale fondée sur la bonne gouvernance, le développement inclusif et les échanges mutuellement bénéfiques. L’UE a répondu à ces différents défis en lançant une révision majeure de ses politiques de voisinage. Cela représente un changement clair par rapport aux politiques précédentes de l’UE qui, délibérément ou non, favorisaient la « stabilité autoritaire ». Si ce passage d’une stabilité autoritaire à une stabilité durable constitue une correction de cap attendue depuis longtemps, l’ajustement stratégique de l’UE reste toutefois incomplet à bien des égards. La géopolitique de la région méditerranéenne a été bouleversée et l’UE risque de payer un lourd tribut en termes de sécurité, d’influence et d’accès si elle opte pour une approche passive et attentiste.