[EN] Les Européens parviendront-ils un jour à s’entendre sur le recours à la force militaire ?

Ce document d’orientation est une contribution de Jan Techau (Carnegie Europe) au projet Think Global – Act European (TGAE). Réflexion stratégique sur l’action extérieure de l’UE, dirigé par Notre Europe – Institut Jacques Delors (rapport disponible en mars 2013, dir. Elvire Fabry, chercheuse senior, Notre Europe – Institut Jacques Delors).
Les Européens ne sont pas opposés à l’idée de recourir à la force pour atteindre des objectifs politiques. Ils semblent seulement réticents à le faire dans le cadre de l’UE. L’absence perçue d’une menace commune, les différences de culture stratégique, les faiblesses institutionnelles, le manque de ressources, le manque d’ambition et de confiance, et le fait qu’avec l’OTAN, une meilleure alternative existe pour la gestion des préoccupations de l’Europe en matière de puissance dure, rendent peu probable que l’UE devienne un acteur militaire pertinent dans un avenir proche. Les obstacles structurels et politiques à une coopération plus cohérente en matière de défense sont si profonds que la pression économique ne suffira pas à elle seule à inciter les États membres à unir leurs activités militaires dans le cadre de la PSDC.
Mais si les États membres veulent que la politique étrangère de l’UE gagne en pertinence, ils ne peuvent pas éternellement rejeter le pouvoir dur comme outil de l’UE. Une discussion sérieuse doit avoir lieu au plus haut niveau sur les menaces, les intérêts, les objectifs et les moyens communs.