[EN] Les marchés et les gouvernements avant, pendant et après la crise de 2007-20xx
Discours prononcé lors de la conférence Per Jacobsson à Bâle, le 27 juin 2010.

Lorsque la longue hausse des prix de l’immobilier aux États-Unis a pris fin en décembre 2006, les journaux n’ont pas annoncé en gros titres qu’un ouragan se préparait. Les cellules de crise des instances politiques nationales ou internationales n’ont pas non plus convoqué de réunion d’urgence pour ouvrir les enveloppes scellées contenant les plans destinés à gérer le « retournement désordonné » annoncé depuis longtemps. C’est peut-être parmi les acteurs du marché que l’on trouvait la compréhension la plus lucide des faits, si l’on en croit certaines déclarations confidentielles, telles que « la manne est terminée ! » ou « désormais, c’est chacun pour soi ! ».
Trois ans et demi plus tard, la crise est toujours là et, à l’instar du virus VIH, elle fait preuve d’une capacité tenace à renouveler son potentiel destructeur par des mutations continues. Sans surprise, il n’existe toujours pas d’interprétation consensuelle : après tout, il a fallu des décennies pour comprendre la crise des années 1930. Elle n’a pas non plus de nom, le terme « subprime » semblant trop péjoratif, ni de date précise, car nous n’en voyons pas la fin. Je l’appellerais la crise de 2007-20xx.