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16/12/09[EN] L’UE et le traité de Lisbonne : une nouvelle chance pour la Serbie ?

Ce discours a été prononcé à l’Assemblée nationale de la République de Serbie à l’occasion d’une conférence organisée par Notre Europe à Belgrade le 16 décembre 2009.
L’un des plus grands poètes italiens définit la jeunesse comme l’âge où « l’espoir a une longue durée et la mémoire une courte durée ». Il est agréable de voir dans cette belle salle à la fois des personnes de mon âge, qui ont une longue mémoire, et des personnes de l’âge de mes enfants, qui ont une longue espérance. Même si je pourrais dire qu’il est possible d’avoir une longue espérance même à mon âge, le but de mon intervention sera d’insuffler à la partie la plus jeune de cette audience le sentiment que travailler pour une Europe unie est un objectif et un engagement qui en valent la peine.
Pour moi, être à Belgrade évoque des souvenirs lointains. J’ai passé mon adolescence à Trieste, à une époque où le rideau de fer encerclait la ville à une quinzaine de kilomètres. La Slovénie, dont la capitale est aujourd’hui accessible en une heure depuis Trieste, semblait alors aussi lointaine que Vladivostok. Cette partie de l’Europe est donc pour moi étroitement liée à des souvenirs d’un passé révolu. J’étais au lycée à Trieste lorsque, en mars 1957, notre professeur d’histoire et de philosophie a commenté à la radio interne de l’école la signature d’un traité, aujourd’hui connu sous le nom de traité de Rome. Ce traité, disait-il, créait une communauté ; l’intention était d’unir six pays et de former un marché commun.
La question de la mémoire est délicate, car perdre la mémoire, c’est perdre la capacité d’apprendre de ses erreurs, mais si nous sommes trop prisonniers de la mémoire, nous ne pourrons pas dépasser nos erreurs. Je pense qu’il faut à la fois se souvenir et oublier. Je parle au nom des six membres fondateurs de l’UE, mais bien sûr, je parle aussi au nom de cette partie de l’Europe.
Le séminaire d’aujourd’hui fait suite à une conférence organisée hier par Notre Europe, le centre de recherche basé à Paris créé au milieu des années 90 par Jacques Delors, qu’il a présidé pendant dix ans et que je préside aujourd’hui. La conférence d’hier, intitulée « Au-delà du mur », partait d’une analyse critique des voies divergentes empruntées par l’Europe centrale et l’ex-Yougoslavie depuis 1989. Mes remarques d’aujourd’hui porteront davantage sur la politique et les institutions européennes, ainsi que sur les relations entre l’UE et les pays des Balkans occidentaux.
L’un des plus grands poètes italiens définit la jeunesse comme l’âge où « l’espoir a une longue durée et la mémoire une courte durée ». Il est agréable de voir dans cette belle salle à la fois des personnes de mon âge, qui ont une longue mémoire, et des personnes de l’âge de mes enfants, qui ont une longue espérance. Même si je pourrais dire qu’il est possible d’avoir une longue espérance même à mon âge, le but de mon intervention sera d’insuffler à la partie la plus jeune de cette audience le sentiment que travailler pour une Europe unie est un objectif et un engagement qui en valent la peine.
Pour moi, être à Belgrade évoque des souvenirs lointains. J’ai passé mon adolescence à Trieste, à une époque où le rideau de fer encerclait la ville à une quinzaine de kilomètres. La Slovénie, dont la capitale est aujourd’hui accessible en une heure depuis Trieste, semblait alors aussi lointaine que Vladivostok. Cette partie de l’Europe est donc pour moi étroitement liée à des souvenirs d’un passé révolu. J’étais au lycée à Trieste lorsque, en mars 1957, notre professeur d’histoire et de philosophie a commenté à la radio interne de l’école la signature d’un traité, aujourd’hui connu sous le nom de traité de Rome. Ce traité, disait-il, créait une communauté ; l’intention était d’unir six pays et de former un marché commun.
La question de la mémoire est délicate, car perdre la mémoire, c’est perdre la capacité d’apprendre de ses erreurs, mais si nous sommes trop prisonniers de la mémoire, nous ne pourrons pas dépasser nos erreurs. Je pense qu’il faut à la fois se souvenir et oublier. Je parle au nom des six membres fondateurs de l’UE, mais bien sûr, je parle aussi au nom de cette partie de l’Europe.
Le séminaire d’aujourd’hui fait suite à une conférence organisée hier par Notre Europe, le centre de recherche basé à Paris créé au milieu des années 90 par Jacques Delors, qu’il a présidé pendant dix ans et que je préside aujourd’hui. La conférence d’hier, intitulée « Au-delà du mur », partait d’une analyse critique des voies divergentes empruntées par l’Europe centrale et l’ex-Yougoslavie depuis 1989. Mes remarques d’aujourd’hui porteront davantage sur la politique et les institutions européennes, ainsi que sur les relations entre l’UE et les pays des Balkans occidentaux.