[EN] Potentiel et limites des politiques de l’UE dans le voisinage

Ce document d’orientation est une contribution de Michele Comelli (IAI) au projet Think Global – Act European (TGAE). Réflexion stratégique sur l’action extérieure de l’UE dirigée par Notre Europe – Institut Jacques Delors (rapport disponible en mars 2013, dir. Elvire Fabry, chercheuse senior, Notre Europe – Institut Jacques Delors).

Contrairement aux prémisses sur lesquelles elle a été lancée en 2003, la politique européenne de voisinage (PEV) a été décevante à bien des égards. Alors que la démocratisation en Europe de l’Est a marqué le pas, plusieurs pays du sud de la Méditerranée ont renversé leurs dirigeants autocratiques, mais l’UE n’a joué aucun rôle dans ces événements. L’UE a révisé la PEV en 2011, mais cette révision semble peu convaincante. En particulier, la conditionnalité semble peu susceptible de fonctionner dans les pays où les réformes sont le fruit d’une dynamique endogène. De nouveaux défis sont également apparus dans le nouveau contexte économique et stratégique. Sur le plan interne, la crise a absorbé une énergie et des ressources considérables, et les États membres ont tendance non seulement à contourner les politiques extérieures communes, mais aussi à faire obstacle à la mise en œuvre des dispositions du traité de Lisbonne en matière de politique étrangère. Sur le plan externe, d’autres acteurs ont fait leur apparition dans le voisinage de l’UE, tandis que les pays voisins et leurs citoyens ne considèrent plus nécessairement l’UE comme un modèle et un objectif ultime en matière de politique étrangère. L’UE devrait adopter une approche politique, et non technocratique, à l’égard de sa périphérie, amener les États membres à soutenir des politiques communes et rechercher une coopération ad hoc avec les nouvelles puissances de la région, telles que la Turquie. Une approche stratégique et proactive à l’égard du voisinage est nécessaire, qui tienne compte des opportunités pour l’UE et ne se limite pas aux défis et aux menaces.