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10/12/02

[EN] Quel pacte de stabilité pour l’Europe ?

La situation économique actuelle en Europe est préoccupante. Les prévisions de croissance du PIB pour l’année prochaine ont été revues à la baisse et le chômage augmente dans certains pays. Le taux de croissance moyen estimé pour cette année est de 0,8 % et de 1,8 % pour 2003. De plus, quatre pays (l’Allemagne, la France, l’Italie et le Portugal) ont des difficultés à maintenir leur déficit budgétaire en dessous du plafond de 3 % et certains l’ont même dépassé (l’Allemagne et le Portugal). Selon les prévisions, l’Allemagne devrait enregistrer un déficit de 3,4 % l’année prochaine, le Portugal de 2,4 %, tandis que la France et l’Italie devraient voir leur déficit augmenter (2,9 % pour la France l’année prochaine et l’Italie atteignant cette valeur en 2004). Toutefois, le ralentissement économique actuel ne doit pas servir de prétexte pour supprimer ou assouplir le pacte de stabilité et de croissance. Le pacte présente certaines lacunes qui ont conduit à une certaine incohérence dans la gestion des politiques économiques dans la zone euro, mais cela ne signifie pas pour autant que le pacte de stabilité et de croissance soit inutile. En effet, il est essentiel de disposer d’une règle pour la coordination et la surveillance mutuelle des politiques budgétaires dans l’UEM. De plus, diverses études soulignent la charge excessive qui pèsera sur les dépenses publiques à partir de 2015 en raison du vieillissement de la population, ce qui en fait l’un des enjeux les plus importants pour l’avenir. Ces études prévoient une augmentation de 4 à 8 % des dépenses publiques uniquement pour financer les retraites en raison du vieillissement de la population. Selon une étude récente des Nations unies, les pays développés risquent de perdre 15 millions d’habitants, ce qui impliquera naturellement un effort accru de la part de l’État pour faire face à cette pression. Il est donc essentiel que les pays mènent des politiques budgétaires et fiscales saines dans les années à venir, ce qui implique des politiques expansionnistes en période de ralentissement économique et des politiques restrictives en période de boom économique. Il est donc essentiel de parvenir à des budgets équilibrés à moyen terme. Dans le cas contraire, les pays n’auront d’autre choix que d’augmenter les impôts pour faire face aux dépenses supplémentaires qui seront nécessaires. En outre, l’un des objectifs du pacte de stabilité et de croissance était d’éviter tout conflit entre les politiques monétaires et budgétaires. Il visait à empêcher les pays de creuser des déficits budgétaires plus élevés que souhaitable, ce qu’ils pourraient être tentés de faire dans une union monétaire, car les effets d’un tel déficit se répercuteraient sur l’ensemble de l’UM, atténuant ainsi ses effets négatifs dans le pays concerné. En outre, il visait à assurer une certaine coordination des politiques économiques et, conjointement avec les grandes orientations des politiques économiques, il constitue le seul instrument de coordination des politiques économiques dans l’UEM.