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21/06/10

[EN] Réforme du budget de la PAC : un test parfait pour l’UE

« L’argent de l’UE pour l’emploi, pas pour les vaches ». Qui peut oublier le discours prononcé par Tony Blair en 2005 devant le Parlement européen, dans lequel il affirmait qu’« un budget moderne n’est pas un budget qui, dans dix ans, consacrera encore 40 % (des dépenses de l’UE) à la politique agricole commune (PAC) » ? À l’époque, le Premier ministre britannique formulait un concept qui est depuis largement accepté, à savoir que tout budget consacrant la majeure partie de ses dépenses à l’agriculture, à l’alimentation et au développement rural doit être considéré comme obsolète. La critique de Tony Blair aurait été justifiée si le budget de l’UE était celui d’une fédération, mais il s’agit plutôt d’un processus d’intégration politique hétérogène. En tant que seule politique économique commune dotée d’un budget propre à l’UE, la politique agricole et rurale est également la seule à être presque entièrement financée par Bruxelles. Ce statut communautaire particulier lui vaut d’être un sujet de discorde récurrent dans les négociations budgétaires depuis 1979. Considérée comme coûteuse, la politique agricole ne se classe qu’au 11e rang des dépenses publiques européennes cumulées (dépenses des États membres et de l’UE) ventilées par secteur, avec 1,1 % des dépenses publiques totales (Bertoncini, 2009).