[EN] Réponse de l’Union européenne au Printemps arabe: construire un véritable pôle d’influence avec tous nos voisins

Tribune d’António Vitorino publiée à l’occasion de son intervention lors de la conférence organisée par l’ECFR à Varsovie le 9 novembre 2011. Le président de Notre Europe souligne la nécessité d’une nouvelle vision politique, tirant les leçons du passé, mais aussi de la mise en œuvre de politiques complémentaires afin de soutenir les économies et les sociétés civiles.
Une opportunité historique pour l’UE
Le réveil arabe et les soulèvements en cours ont surpris et déstabilisé les dirigeants européens. À l’instar des événements récents en Europe de l’Est, ils ont incité l’Union européenne à examiner les stratégies possibles à adopter vis-à-vis de ses voisins. À ce jour, il n’est pas encore tout à fait clair que l’UE ait réussi à relever le défi pour être à la hauteur des événements en cours.
La politique d’élargissement, amplifiée par la fin de la guerre froide, a contribué à donner corps à la « politique extérieure de l’UE » : aujourd’hui, le printemps arabe doit conduire au renforcement d’un autre « pilier » de l’action extérieure, à savoir la politique de voisinage. Cette politique, lancée il y a plusieurs années et qui fait aujourd’hui l’objet d’une rénovation bienvenue proposée par la Commission européenne et la haute représentante Catherine Ashton, doit permettre à l’UE d’adapter sa vision stratégique aux nouvelles circonstances.
L’UE et ses États membres doivent construire une nouvelle relation avec les pays dont les populations aspirent au changement, une relation fondée sur les aspirations de ces populations : les Européens doivent apporter un soutien moral et matériel, en combinant des projets à court terme et des projets stratégiques.
Je soulignerai deux grands axes dans cette perspective :
- La nécessité d’une nouvelle vision politique, tirant les leçons du passé ;
- La mise en œuvre de politiques complémentaires afin de soutenir les économies et les sociétés civiles.