[EN] Un marché unique approfondi pour le travail et l’innovation numérique

Paul-Jaspers Dittrich, chercheur dans notre bureau en Allemagne, l’Institut Jacques Delors – Berlin, affirme que l’UE a besoin d’une croissance plus forte de la productivité. Une plus grande mobilité des facteurs, en particulier de la main-d’œuvre, mais aussi des capitaux, des connaissances et des technologies, serait bénéfique pour les citoyens européens, car elle améliorerait l’efficacité de l’allocation des ressources et stimulerait ainsi la productivité et le bien-être dans le marché unique. Une plus grande mobilité géographique de la main-d’œuvre et un véritable marché européen du travail peuvent devenir des facteurs importants pour mettre l’UE sur la voie d’une croissance économique et d’une productivité accrues et d’un chômage moins cyclique.
Les réformes du marché des produits dans le secteur numérique peuvent stimuler la croissance de la PTF. Le marché unique numérique (MUN) devrait devenir la pierre angulaire de la croissance future de la productivité. Plusieurs mesures devraient être prises pour atteindre ces objectifs. Le portail européen de la mobilité de l’emploi EURES pourrait devenir à long terme une agence européenne pour l’emploi. Les agences nationales pour l’emploi devraient coopérer davantage et échanger des informations dans une base de données européenne sur les offres d’emploi. Un système de placement plus efficace doit s’accompagner de mesures discrétionnaires visant à former et à employer les jeunes et à remédier aux pénuries de compétences. L’initiative « Erasmus Pro : un million d’apprentis européens d’ici 2020 » constitue une proposition en ce sens. Les États membres devraient simplifier leurs procédures de reconnaissance et ouvrir les « professions fermées » telles que celles d’architecte, de comptable ou d’ingénieur aux citoyens européens.
Les mesures nationales doivent accompagner la réglementation européenne : les pays d’Europe du Sud doivent introduire davantage d’éléments de flexicurité et d’apprentissage tout au long de la vie dans leur arsenal politique national. Des pays comme l’Allemagne devraient investir davantage dans l’enseignement supérieur, faute de quoi l’évolution démographique défavorable entraînera une accélération de la pénurie de compétences.
La mise en place d’un marché européen du travail doit s’accompagner de mesures politiques prioritaires pour gérer la transformation numérique. Un marché unique numérique qui fonctionne accélère la diffusion des nouvelles idées, des nouveaux modèles commerciaux et des nouvelles technologies, stimulant ainsi la PTF. Les décideurs politiques devraient donner la priorité aux mesures axées sur la croissance de la productivité. Le commerce électronique est un segment en pleine croissance qui devrait mieux tirer parti du marché unique. Les marchés mobiles ont besoin d’une concurrence accrue entre les entreprises et d’une meilleure coordination entre les États membres pour l’attribution des licences d’utilisation du spectre. Cela pourrait accélérer l’adaptation et la diffusion de la technologie 5G, qui donnerait à l’UE un avantage concurrentiel pour le développement de nouveaux services et produits à l’ère de l’interconnectivité et de l’internet des objets.