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13/12/10

Fin d’année, fin de crise ?

A la veille du Conseil européen des 16 et 17 décembre, Tommaso Padoa-Schioppa exprime son opinion sur la gestion de la crise par l’UE depuis le Conseil européen du Printemps 2009.

L’année 2010 a été marquée par l’arrivée de la crise en Europe. A l’approche de la fin d’année, comment pouvez-vous décrire les réactions de l’Union Européenne face à la crise ?

Si l’on compare la crise à un ouragan qui se déplace d’un endroit à l’autre, laissant derrière lui différents types de victimes, 2010 a en effet été l’année où l’ouragan a pris pour cible la dette souveraine en Europe. Auparavant, il s’était attaqué au marché des sub-primes, aux actifs toxiques et aux grandes institutions financières américaines. Pourtant en Europe, la véritable cible de l’hystérie des marchés n’a pas tant été la dette individuelle des Etats (Grèce, Irlande, voire Portugal, Espagne ou Italie), que l’euro lui-même. Ce que les marchés ont testé et testent encore à l’heure actuelle, c’est la capacité de la zone euro à agir efficacement comme un acteur politique unique face à la crise. Ils ne semblent plus croire qu’une « monnaie sans Etat » soit indéfiniment soutenable.