Policy Paper N°306

Harris vs. Trump sur la politique commerciale : Le bon, le mauvais ou juste le laid ?

*Publication disponible uniquement en anglais*

Citer cette publication 

Bertolini, M. & Fabry, E. “Harris vs. Trump on Trade Policy: The Good, the Bad, or Just Ugly?”, Policy Paper N°306, Jacques Delors Institute, October 2024


Ce document explore les orientations potentielles de la politique commerciale des États-Unis sous une deuxième administration Trump ou sous une présidence Harris. Sous Trump, la politique commerciale serait probablement plus agressive, axée sur les droits de douane, l’isolationnisme et le protectionnisme. M. Trump considère le commerce comme un jeu à somme nulle et intensifierait probablement les mesures contre la Chine et les alliés tels que l’UE afin de réduire le déficit commercial des États-Unis. Son administration donnerait la priorité à la production nationale et à l’autarcie, considérant le commerce comme un outil de sécurité nationale et un levier géopolitique.
En revanche, Kamala Harris ne devrait pas donner la priorité au commerce, du moins au début de sa présidence. Son approche s’inscrirait dans la continuité des politiques commerciales « centrées sur les travailleurs » de l’administration Biden, en mettant l’accent sur des pratiques commerciales durables et équitables, et en se concentrant sur les droits de l’homme, le travail et les normes environnementales. Mme Harris chercherait probablement à établir des partenariats stratégiques et des cadres multilatéraux, mais elle serait également disposée à utiliser les droits de douane de manière sélective, en particulier à l’encontre de la Chine, afin de préserver les emplois et les industries américains, ce qui lui permettrait de ne pas se conformer aux règles multilatérales.
Les deux candidats partagent les mêmes préoccupations : éviter que la Chine ne devienne la nouvelle superpuissance et protéger l’économie américaine, même si Trump poursuivrait probablement une stratégie de découplage plus radicale. Aucune des deux administrations ne devrait donner la priorité aux accords de libre-échange, et l’engagement multilatéral, en particulier avec l’Organisation mondiale du commerce (OMC), serait dépourvu de priorité sous les deux candidats.
L’Union européenne (UE) doit se préparer à une politique commerciale américaine de plus en plus tournée vers l’intérieur, quel que soit le résultat. Sous Trump, les relations entre l’UE et les États-Unis seraient probablement confrontées à des tensions accrues, avec des droits de douane, des différends commerciaux et une refonte des chaînes de valeur affectant considérablement les exportations et la croissance économique de l’UE. Une présidence Harris offrirait plus de stabilité, mais les relations entre l’UE et les États-Unis pourraient encore être marquées par une coopération prudente, en particulier pour relever les défis commerciaux mondiaux posés par la Chine.
Les principales recommandations pour l’UE consistent à équilibrer les priorités à court et à long terme : renforcer la cohésion de l’UE pour lui permettre de répondre aux initiatives agressives unilatérales, tout en approfondissant la coopération transatlantique par le biais de plateformes telles que le Conseil du commerce et de la technologie (CCT), en renforçant les liens avec les démocraties de même sensibilité et en adoptant une approche unifiée pour contrebalancer la pression des États-Unis. L’UE devrait également continuer à jouer un rôle de premier plan dans la modernisation des règles commerciales mondiales par l’intermédiaire de l’OMC.

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