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05/01/04

La construction européenne hier, aujourd’hui et demain

Dans son discours prononcé lundi 5 janvier 2004 à l’Académie des sciences morales et politiques, Jacques Delors appelle les Européens à retrouver « une conjonction favorable des esprits et des événements » qui, en d’autres temps, aboutit aux « miracles » des traités de Rome et de Maastricht.

Alors que débute cette année que votre académie a décidé de consacrer à l’Europe, on ne peut pas dire que la situation soit très engageante. Certains s’interrogent ; d’autres parlent d’une période de doute, d’ailleurs partagée par les gouvernements ; d’autres enfin parlent de crise. C’est pourquoi il est important de jeter un regard sur le passé pour essayer d’en tirer les enseignements qui pourraient être utiles aujourd’hui.

Je ne résiste pas, au début de cet exposé, au plaisir de citer Robert Schuman, qui disait devant l’Assemblée nationale du Conseil de l’Europe, le 13 août 1950, c’est-à-dire quelques semaines après la fameuse déclaration du 9 mai :

« Nous ne croyons pas être présomptueux en disant que la proposition qui a été faite et acceptée, si elle devient une réalité, implique des virtualités que nous ne pouvons pas encore mesurer, mais qui se développeront rapidement dans le sens de l’unification complète, économique et politique, de l’Europe. »