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21/05/10

La crise de la dette dans la zone euro: l’intérêt et les passions

Tant qu’elle avait frappé une banque, un secteur industriel ou un État voisin, on a pu faire semblant que la crise ne mettait pas en danger l’Union européenne. Mais dès lors qu’elle a investi un pays de la zone euro comme la Grèce, il est apparu évident que, sans en être responsable, elle pouvait devenir la principale victime de la grande crise mondiale actuelle. Ce paradoxe tient au fait que – en dépit de son nom – l’Union est encore, soixante ans après son acte fondateur, dans un état intermédiaire entre la désunion et l’union. En particulier, elle ne dispose pas des pouvoirs et des moyens pour gérer une situation de crise. En conditions normales, cet état intermédiaire peut durer, mais il ne peut pas subsister sous l’énorme pression d’une crise aussi grave que la présente : il est fatalement amené à reculer vers la désintégration ou à évoluer vers une union parachevée.