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La naissance de l’Europe communautaire: un témoignage sur sur le 9 mai 1950

Loin de moi la prétention de me comparer à Goethe, qui aurait déclaré en septembre 1792, au soir de la bataille de Valmy entre les armées françaises et prussiennes : « Ici et Aujourd’hui commence une ère nouvelle de l’histoire du monde, et vous pourrez dire que vous y avez été ». Ce que je peux dire en parlant du 9 mai 1950, C’est que, à 16 heures, dans le Salon de l’Horloge du Quai d’Orsay, à Paris, lorsque Robert Schuman lut devant la presse française et internationale sa fameuse « Déclaration », J’y étais « . « 

Loin de moi la prétention de me comparer à Goethe, qui aurait déclaré en septembre 1792, au soir de la bataille de Valmy entre les armées françaises et prussiennes : « Ici et Aujourd’hui commence une ère nouvelle de l’histoire du monde, et vous pourrez dire que vous y avez été ».

Ce que je peux dire en parlant du 9 mai 1950, C’est que, à 16 heures, dans le Salon de l’Horloge du Quai d’Orsay, à Paris, lorsque Robert Schuman lut devant la presse française et internationale sa fameuse « Déclaration », j‘y étais « ¦

Oserais-je ajouter, paraphrasant Goethe, qu’une ère nouvelle de l’histoire du monde commençait ce jour-là ? Une ère nouvelle de l’histoire de l’Europe, certainement »¦

J’étais, à l’époque, gé de 30 ans, directeur du cabinet de Jean Monnet au Commissariat général du Plan de modernisation et d’équipement, un organisme public qui réunissait dans un travail commun chefs d’entreprise, syndicalistes ,hauts fonctionnaires et experts indépendants.

Je n’étais pas présent dans la toute petite équipe qui, les semaines précédentes, travaillait discrètement , auprès de Monnet, à ce qui allait devenir la « Déclaration Schuman », mais J’étais en relations quotidiennes avec cette petite équipe : Etienne Hirsch, (qui deviendra plus tard président d’EURATOM), Pierre Uri, économiste, (qui, plus tard , travaillera auprès de Spaak, à Val Duchesse, lors de la préparation des traités de Rome), Paul Reuter, professeur de Droit public à Aix-en-Provence, et quelques autres. Tous ont quitté ce monde, comme Schuman et Monnet ».

« Monnet-Schuman » : je serais tenté de mettre un trait d’union entre ces deux noms. J’aime à dire et répéter, en une brève formule qui exprime exactement la réalité historique : « Sans Monnet, il n’y aurait probablement pas eu de « Plan Schuman », mais, sans Schuman, le projet élaboré par Monnet et son équipe, en relation avec un proche collaborateur de Schuman, Bernard Clappier, (lui aussi disparu), ce projet serait probablement resté dans les « archives mortes » du ministère français des Affaires étrangères »¦ ».

Monnet fut « l’Inspirateur», (le mot est du Général De Gaulle), et Schuman l’homme politique, le ministre, qui eut la clairvoyance et le courage de prendre en main le projet Monnet, de le présenter, le matin du 9 mai, au Conseil des Ministres français, après l’avoir officieusement communiqué au Chancelier Adenauer. Les diplomates avaient été tenus à l’écart jusqu’à cette date. Je n’aurai pas la malice d’ajouter que ce fut peut-être un facteur non-négligeable du succès de l’opération ».

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