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06/04/17

[EN] La politique migratoire extérieure de l’UE: vers des partenariats gagnant-gagnant-gagnant

Si les États membres de l’UE restent divisés sur la dimension interne de la politique migratoire, ils se sont mis d’accord sur l’objectif de renforcer sa dimension externe. L’UE mise désormais sur des partenariats migratoires « sur mesure », « globaux » et « mutuellement avantageux ». Ce document d’orientation rédigé par Nicole Koenig, chercheuse senior à l’Institut Jacques Delors – Berlin, passe en revue les changements déclenchés par la « crise migratoire » et évalue dans quelle mesure ces nouveaux partenariats sont réellement mutuellement avantageux. Il analyse les défis liés à leur mise en œuvre en se concentrant sur trois cas révélateurs, à savoir la Turquie, la Libye et le Mali.

L’analyse illustre les limites pratiques et les effets secondaires politiques de la subordination des objectifs fondamentaux de la politique étrangère et de développement de l’UE au contrôle des migrations. Elle indique que l’UE devra investir beaucoup plus de capital financier et politique si elle souhaite réellement changer le calcul des pays tiers. Enfin, elle montre que ces partenariats ont tendance à négliger les intérêts et les droits des migrants. L’UE devrait promouvoir des partenariats gagnant-gagnant-gagnant qui tiennent pleinement compte de leur point de vue. Plus concrètement, elle devrait :

  1. Rééquilibrer son approche globale et établir de véritables synergies entre ses politiques étrangères, de développement et de migration
  2. Augmenter la part des fonds collectifs consacrés à la politique migratoire extérieure.
  3. Introduire des évaluations systématiques de l’impact sur les droits humains de ses partenariats en matière de migration et renforcer la dimension des droits humains de la PSDC
  4. Augmenter la contribution annuelle de l’UE à la réinstallation et fournir des incitations financières suffisantes pour garantir le respect des règles par les États membres.