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La question de l’identité européenne dans la construction de l’Union

Compte-rendu du séminaire de lancement du programme de recherche sur l’identité européenne, organisé en novembre 2005. Avec les contributions de Jacques Delors, Robert Badinter, Jan Sokol, Tzvetan Todorov, etc.

Compte-rendu du séminaire de lancement
des travaux de Notre Europe sur l’identité européenne, organisé à Paris le 24
novembre 2005. ?

Introduction du discours de Jacques
Delors

Pour commencer, je vous dirai que je
ne suis pas un fanatique d’une réflexion sur l’identité. Je ne vois pas en quoi
elle peut aider à remettre du charbon dans la locomotive de la construction
européenne. C’est une notion qui, de plus, est difficile à cerner : entre le
demos, qui, pour certains, en serait la finalité la plus aboutie ; le sentiment
d’appartenance à un groupe, la communauté de valeurs ; le lien établi par
d’autres entre identité et production de résultats positifs par l’UE ; la
distinction classique en science politique entre ceux qui sont dans le groupe
et ceux qui sont en dehors, les “in”
et les “out”(la dénomination du
groupe est un fil conducteur très important pour comprendre l’histoire
politique), etc.

Je commencerai pour ma part par rappeler
quelques notions en marquant l’opposition qui existe entre l’Europe et la
Nation. Il y a eu, au cours de ces cinquante dernières années, une relation
dialectique et conflictuelle entre les deux. Alors qu’aujourd’hui se posent des
questions sur l’élargissement et la mondialisation, cette question de la Nation
revient au premier plan dans les débats. Ensuite, je voudrais souligner que
pendant la période 1985-1995, la relance de la construction européenne n’a pas
été seulement fonctionnelle, au sens institutionnel et économique du terme.
Enfin, je terminerai par le projet de société européenne, actuellement en
discussion.