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 Policy Paper
20/10/04

La Stratégie de Lisbonne et la méthode ouverte de coordination

12 recommandations pour une stratégie à plusieurs niveaux plus efficace

Au vu des transformations engendrées par la mondialisation et des opportunités de développement résultant des nouvelles technologies, lors de sa réunion en mars 2000 à Lisbonne, le Conseil européen a identifié une série de points faibles de l’économie européenne : un chômage structurel à long terme, la faiblesse du taux d’emploi et le sous-développement du secteur des services. Dans une phrase souvent citée, il a de ce fait assigné à l’UE « un nouvel objectif stratégique pour la décennie à venir : devenir l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde, capable d’une croissance économique durable accompagnée d’une amélioration quantitative et durable de l’emploi et d’une plus grande cohésion sociale. » Nous constaterons ci-après que cette approche était une option politique de second rang, l’idée initiale portant sur une meilleure combinaison des politiques macro-économiques, en d’autres termes une meilleure interaction entre d’une part les politiques économiques des 12 Etats membres de la zone euro et d’autre part entre ces derniers et la Banque centrale européenne. Cette stratégie a échoué car certains Etats membres ont résisté aux demandes de coordination de leurs politiques économiques, l’UE étant donc à l’heure actuelle toujours confrontée à douze politiques fiscales et budgétaires non coordonnées et à une seule politique monétaire.

La stratégie de Lisbonne vise la mise en place d’une « société de la connaissance » en encourageant la recherche, en développant les technologies de l’information et en instaurant un climat favorable à l’innovation, en accélérant la levée des obstacles à la liberté de prestation de services et à la libéralisation des marchés des transports et de l’énergie. En parallèle, elle met l’accent sur la nécessité de moderniser le modèle social européen, entre autres via l’augmentation du taux d’emploi, la réforme des systèmes de protection sociale afin de faire face au vieillissement de la population et enfin la lutte contre l’exclusion sociale. Le développement durable a été ajouté ultérieurement. Cet ambitieux programme, qui s’efforce d’allier compétitivité économique et préoccupations sociales, n’a certes pas eu l’effet mobilisateur escompté sur l’opinion publique, mais la méthode élaborée pour sa mise en œuvre a suscité beaucoup d’intérêt.