Rapport
Le débat intellectuel sur l’Europe au Royaume-Uni
Le présent texte est le troisième d’un ensemble d’études publié par Notre Europe. Il a pour but de porter un regard neuf sur l’impact du processus d’intégration européenne quant à l’avenir de l’Etat-nation en examinant le débat intellectuel dans les États membres de l’Union européenne. Egalement disponible en allemand.
AVANT-PROPOS
Le présent texte est le troisième d’un ensemble d’études publié par le Groupement d’études et de recherches « Notre Europe » présidé par Jacques Delors. Il a pour but de porter un regard neuf sur l’impact du processus d’intégration européenne quant à l’avenir de l’Etat-nation en examinant le débat intellectuel dans les États membres de l’Union européenne.
Les deux premières études ont été publiées au sein d’un ouvrage collectif sur les relations franco-allemandes : il s’agit de « La nation et l’Europe : le débat allemand » par le Dr Donate Kluxen-Pyta de l’université de Bonn et « La nouvelle crise de la conscience européenne : l’Europe politique entre nation et fédération. Regard français » par Laurent Bouvet, Docteur en science politique et chercheur à l’école des hautes études en sciences sociales et à l’université de Sienne 1.
Caractéristique intéressante, cette troisième étude se distingue par le style, mais NON par la qualité, de celles portant sur la France et l’Allemagne à plusieurs égards. Tout d’abord, la notion en elle-même de débat « intellectuel » cadre mal avec l’approche britannique traditionnelle et pragmatique en matière européenne. Stephen George, enseignant dans le cadre de la chaire Jean Monnet au département des sciences politiques de l’université de Sheffield, indique que le Royaume-Uni ne possède pas de classe intellectuelle distincte. Le débat peut en conséquence paraître en partie un débat « de clocher et quelque peu trivial ».
Deuxièmement, en dépit de la récente multiplication à droite comme à gauche des « think tanks » qui apportent une contribution de plus en plus importante au débat politique sur l’Europe, ce cercle relativement restreint d’opinions intellectuelles a peu d’impact sur le public. Autre caractéristique frappante du débat au Royaume-Uni Aujourd’hui : il tend à se concentrer sur la question de l’union économique et monétaire, bien que les arguments mis en avant par la droite et la gauche reflètent des attitudes plus généralistes envers l’UE.
Néanmoins, le Professeur George conclut sur une note optimiste, mettant en valeur un mode de pensée original sur d’autres questions, comme la légitimité démocratique, notamment de la part de la gauche pro-européenne, qui, espère t-il, apportera une contribution positive au débat européen et encouragera le Royaume-Uni à embrasser un avenir européen. Nous espérons que « le débat intellectuel sur l’Europe » complétera notre publication d’avril de l’étude de Lionel Barber « Le Royaume-Uni dans l’Europe de demain » (mise à jour traduite en français et en allemand du texte en anglais du Centre for European Reform de Londres) et donnera lieu à une meilleure perception du débat au Royaume-Uni.
Notre ambition à long terme est de publier d’autres études du même type pour chaque État membre afin de constituer un panorama du débat intellectuel sur l’avenir de l’intégration européenne à travers l’Union.
Ce texte est également disponible en allemand.