Le Semestre européen: un essai à transformer

En 2010, la zone euro a affronté une crise des finances publiques découlant en grande partie de la crise financière mondiale. En effet, les déficits et les dettes publiques ont augmenté sous une conjonction de facteurs nés de la crise : le transfert d’une partie de la dette privée sur les dettes publiques (principalement lié à l’engagement des Etats à sauver le système financier), la chute des rentrées fiscales en période d’augmentation du chômage et l’augmentation des dépenses publiques due aux stabilisateurs automatiques. Cependant, la crise est également née de certaines faiblesses de l’Union Economique et Monétaire (UEM) et de problèmes structurels des pays de la zone euro (notamment les écarts de compétitivité entre eux). En mettant en évidence d’une part, les lacunes de la coordination et de la surveillance des politiques économiques au sein de la zone euro et, d’autre part, l’interdépendance des pays qui partagent la monnaie unique, la crise a permis de donner raison à ceux qui réclamaient depuis plus de dix ans un vrai pilier économique pour l’UEM.
Dans ce contexte, l’UE a dû répondre à l’urgence de la crise de la dette souveraine, en adoptant un paquet d’aide à la Grèce et en se dotant d’un mécanisme visant garantir la stabilité financière de la zone euro. Cette réponse à court terme à la crise a été accompagnée d’une réflexion sur la réforme de la gouvernance économique européenne, alimentée par la Commission européenne et par les propositions de la task force présidée par Herman Van Rompuy. Ce débat a donné naissance au « Semestre européen ». Après une présentation du contenu et des instruments de ce nouvel élément structurant de la gouvernance économique européenne post-crise, ce Bref aborde quelques questions qui méritent une attention particulière. En effet, le Semestre européen représente une avancée dans la gouvernance économique européenne cependant, il est insuffisant pour doter l’UEM du pilier économique dont elle a besoin.