Le vignoble Bourguignon face à l’enjeu de la modernité et la nécessité d’une perspective globale

Le vignoble bourguignon présente un certain nombre de spécificités sur le plan économique, social, politique et culturel qui l’ont toujours placé, historiquement, dans une position de convoitises tant sur le plan national qu’international. L’image qui lui est attachée est celle d’une viticulture traditionnelle, routinière, ancrée dans le terroir et visiblement détachée des processus affectant nos sociétés postmodernes. L’extrême hiérarchisation des produits tant sur le plan des appellations que des produits, des producteurs et des prix caractérise un vignoble dont les vins sont recherchés tout autant par une clientèle d’amateurs internationaux que par une clientèle aux revenus confortables qui cherchent à consommer les vins de bourgogne, comme un moyen de se distinguer socialement. La hiérarchisation intense du vignoble bourguignon qui se décline sous la forme de régions de production, d’appellations, de villages, de domaines et enfin de familles et individus se reflète directement dans la hiérarchie sociale des produits et de leurs consommateurs. En haut de la gamme, c’est le produit ou la production qui commande, avec peu de considération pour le consommateur et les changements mondiaux affectant le goût des vins alors qu’en bas de l’échelle, c’est l’inverse, le consommateur dicte ses exigences quant aux produits et à sa définition organoleptique. Cette bipolarisation renvoie grossièrement à différentes catégories d’acteurs dans la filière, du rentier au jeune viticulteur engagé dans les processus de changements.