Rapport
Les racines internes de la politique européenne espagnole et la Présidence espagnole de 2002
Au premier janvier 2002, l’Espagne prendra la présidence de l’Union européenne. L’Espagne de 2002 n’est plus seulement le symbole d’une intégration réussie à l’Union européenne : elle s’est installée comme un des acteurs majeurs du jeu européen
Ainsi que le présente avec beaucoup de clarté et
de finesse d’analyse le professeur Carlos CLOSA, cette présidence ne
ressemblera pas aux précédentes. l’Espagne de 2002 n’est plus seulement, comme
en 1989 et 1995, le symbole -pour elle-même et pour ses partenaires- d’une
intégration réussie à l’Union européenne : elle s’est installée comme un des
acteurs majeurs du jeu européen et, au-delà de l’enthousiasme des débuts, a
appris à tenir un bilan équilibré des avantages et des coûts que comporte son
appartenance à la maison commune.
Elle rejoint en cela la pratique de la
plupart de nos Etats, même si on pourrait regretter que « l’esprit de
famille » européen s’estompe parfois derrière le sens bien compris de l’intérêt
national. La présidence espagnole de 2002 sera ainsi, d’une certaine façon une
présidence de la maturité.
Il n’est pas indifférent de souligner, comme le
fait le professeur CLOSA, qu’à l’approche du PSOE, qui identifiait l’intérêt
national à l’intérêt européen, s’est démocratiquement substituée celle du
Partido Popular qui se caractérise par une vision plus intergouvernementale.
Cette présidence se situera également à un moment clef de l’Union. Les
partenaires de l’Espagne peuvent légitimement en attendre qu’elle dessine le
contour précis du grand élargissement à venir et que, dans le même temps, elle
lance avec efficacité et ambition le débat sur l’avenir de l’Union dont les
orientations auront été arrêtées sous présidence belge. C’est en effet à
l’Espagne qu’il appartiendra de mettre en place la Convention qui doit donner
forme à ce débat. Si l’on suit le professeur CLOSA, ce ne sont pas là les
questions qui passionnent le plus l’opinion espagnole et les priorités qui
s’imposent le plus spontanément à ses dirigeants.
Mais c’est le lot de toutes les présidences de
devoir concilier l’impulsion qu’elles souhaitent donner à certaines dimensions
de la vie de l’Union avec les exigences d’un calendrier qui les contraint à
aller au-delà de la défense de leurs intérêts et de leurs projets sur d’autres
questions. Il ne fait aucun doute que l’Espagne saura répondre à cette attente
et mettra tout le talent de ses dirigeants et de sa diplomatie au service de
l’intérêt commun qui veut que le premier semestre 2002 soit décisif aussi bien
pour l’approfondissement de la construction européenne que pour son
élargissement -lequel comporte aussi une exigence de renforcement des liens
avec la rive Sud de la Méditerranée.
Dans cet esprit, l’étude du professeur
CLOSA, que Notre Europe s’honore de publier, constitue un guide
précieux pour essayer de comprendre l’esprit dans lequel l’Espagne se prépare à
sa tâche.