L’Europe dans les présidentielles francaises: Alibi, atout ou arlésienne?

Le « non » sans équivoque des Français au référendum sur le Traité constitutionnel européen de mai 2005 a résonné comme un coup de tonnerre en France et en Europe. Le rejet des Pays-Bas quelques jours plus tard a confirmé la période orageuse qui s’annonçait pour la construction européenne. Même si certains pays – dont le Luxembourg par référendum – ont tenu leurs engagements en poursuivant le processus de ratification de la Constitution, un grand nombre d’Etats membres ont préféré suspendre leur procédure, ajoutant à l’incertitude sur le sort du texte. Dans ce contexte, il n’est pas étonnant que la « pause de réflexion » décidée par les Chefs d’Etat et de Gouvernement en juin 2005 se soit peu à peu transformée en une forme de paralysie européenne, au mieux d’attentisme prolongé.
Un nouvel espoir se dessine cependant alors que l’Allemagne a pris les rennes de la présidence du Conseil de l’UE. La « feuille de route » que le Conseil Européen devra adopter lors du Sommet de juin représente un engagement des Etats membres à trouver une solution à la crise et à mettre en œuvre les mesures appropriées avant les élections européennes de 2009. Mais ce contexte européen plus favorable est en partie l’otage d’un calendrier électoral français peu propice aux avancées. La France doit élire un nouveau Président de la République par une procédure en deux tours intervenant respectivement les 22 avril et 6 mai 2007. Des élections législatives suivront de près les présidentielles (les 10 et 17 juin).