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15/11/02

[EN] L’Europe et la crise de la démocratie : les élections en Europe sur la période 1999-2002

Séminaire organisé en collaboration avec Sciences-Po (Paris) et l’Institut Universitaire Européen (Florence) à Paris le 11 octobre 2002.

Depuis 1999, l’Europe connaît une période de troubles électoraux, caractérisée principalement par l’émergence de mouvements populistes dirigés par des personnalités quelque peu atypiques : le FPÖ de Jörg Haider, le Front national de Jean-Marie Le Pen, la Liste Pim Fortuyn, etc. Si les récents sondages ont suscité de nombreux commentaires et débats passionnés, un aspect important du phénomène a été ignoré. Quels enseignements peut-on tirer, au niveau européen, de la montée du vote protestataire dans de nombreux pays de l’Union ? Existe-t-il des liens directs ou indirects entre ces chocs nationaux et le processus d’intégration européenne ?

La question mérite d’être posée, à l’heure où l’Union européenne s’apprête à achever un processus d’élargissement historique et où elle est engagée dans un débat sur son architecture institutionnelle qui l’obligera nécessairement à réfléchir à sa relation avec les citoyens.

Il ne faut toutefois pas sous-estimer la complexité de la question. Il est déjà difficile de déterminer les enseignements à tirer des élections européennes pour l’Union. En l’absence de enjeux européens clairs, celles-ci ne sont souvent que des sondages grandeur nature sur la popularité des gouvernements en place. Il convient donc d’être d’autant plus prudent lorsqu’on examine les sondages nationaux, où les questions européennes ont généralement été passées sous silence.

Si les premières analyses se sont concentrées sur l’offre politique (les mouvements populistes et leurs leaders charismatiques), notre objectif, dans le cadre de cet exercice, était d’examiner la demande. Pourquoi les électeurs ont-ils rejeté les partis « traditionnels » et apporté leur soutien à des groupes protestataires ?