Décryptage

L’Europe selon Jacques Delors

Le présent texte est tiré d’une conférence de Pascal Lamy, président emeritus de l’Institut Jacques Delors, donnée le 28 janvier 2019 à Bois-Seigneur-Isaac (Belgique) à l’invitation de Bernard Snoy.

Alors que les Vingt-Huit sont en train de chercher un nouveau président de la Commission européenne et au seuil d’une nouvelle législature, retour sur ce qui reste considéré comme l’âge d’or de la construction européenne. Au-delà des réalisations dont le bilan reste ouvert à la critique, les années Delors offrent un précieux héritage en terme de conception de l’Europe, de méthode de travail et de style politique.
Horace, avec son « Laudator temporis acti », prêtait à l’âge qui avance la tentation d’une censure morose de la période présente au profit d’une glorification des temps anciens. Des siècles plus tard, Boileau mettait en scène un vieillard grognon qui « toujours plaint le présent et vante le passé ». C’est le risque que l’on prend à évoquer la période Delors (1985-1995) dépeinte comme un âge d’or de la construction européenne au regard du temps présent.