Accéder au contenu

L’UE, malgré tout? L’opinion publique européenne face à la crise (2005-2015)

Les controverses autour du projet de traité établissant une Constitution pour l’Europe, les conflits liés à la crise de la zone euro et les tensions résultant de la crise des réfugiés ont non seulement alimenté un débat public intense dans la plupart des États membres de l’UE, mais ont également donné lieu à de nombreux commentaires impressionnistes et alarmistes qui doivent être remis en perspective sur la base de données fiables et d’analyses solides et étayées.

C’est là le grand mérite de l’étude réalisée par Daniel Debomy, spécialiste renommé de l’analyse des tendances de l’opinion publique européenne, qui, sur la base des précieuses enquêtes Eurobaromètre, met minutieusement en évidence les questions sur lesquelles les citoyens de l’UE ont pu changer d’avis au cours de cette « décennie de crises » et dans quelle mesure ils l’ont fait.

  1. L’une des premières leçons politiques de cette étude est que la perception qu’ont les citoyens de l’appartenance de leur pays à l’UE et des avantages qu’ils tirent de cette appartenance est restée positive tout au long de la période, et était même plus positive en 2015 qu’en 2005 dans une proportion significative d’États membres.
  2. La deuxième leçon politique est que l’image de l’UE et le niveau de confiance que ses citoyens lui accordent ont toutefois connu une forte baisse entre 2005 et 2015.
  3. La troisième leçon politique à retenir est que ce qui a marqué le débat public sur l’UE au cours de la dernière décennie, ce n’est pas tant son déficit démocratique ou le clivage traditionnel entre Bruxelles et les citoyens, mais bien plus le fossé entre les peuples de l’UE, qui constitue un défi tout aussi important pour les champions et les praticiens de la construction européenne.

C’est une raison supplémentaire d’espérer que les autorités européennes et nationales, ainsi que tous les citoyens impliqués dans le débat public sur l’UE, prendront en considération et débattront l’étude de Daniel Debomy afin de formuler des analyses et des initiatives reposant sur des bases politiques et démocratiques plus solides.