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L’Union européenne après Lisbonne : un contrepoint à trois
Déclaration du Comité européen d’orientation de Notre Europe du 7 novembre 2009. Le Traité de Lisbonne offre à l’Europe une partition réécrite : il appartient à ses institutions renforcées, dirigées par des hommes et des femmes fraîchement appelés à la tâche, de l’interpréter d’une manière qui réponde aux défis du siècle. Une nouvelle saison s’ouvre ainsi pour l’Europe : dans les années à venir, il s’agira non pas d’amender les Traités, mais d’en exploiter tout le potentiel.
Déclaration du Comité Notre Europe du 7 novembre 2009
Le Traité de Lisbonne offre à l’Europe une partition réécrite : il appartient à ses institutions renforcées, dirigées par des hommes et des femmes fraîchement appelés à la tâche, de l’interpréter d’une manière qui réponde aux défis du siècle. Une nouvelle saison s’ouvre ainsi pour l’Europe : dans les années à venir, il s’agira non pas d’amender les Traités, mais d’en exploiter tout le potentiel.
Le fond sonore est celui d’un monde globalisé, multipolaire, marqué par une crise économique majeure, et confronté aux défis de l’insécurité, du changement climatique, des migrations. Seuls les grands acteurs influenceront leur avenir et celui du monde ; seule une souveraineté partagée évitera les conflits; et seule l’Union a déjà élaboré et mis en oeuvre (dans des domaines tels que le social, l’environnement, les règles du marché) les solutions dont le système global a besoin.
La condition pour réussir est de redécouvrir l’élément original que l’Union a apporté à l’histoire et qu’on a appelé la « méthode communautaire » : un contrepoint vertueux et dynamique entre trois institutions responsables du bien de l’Union et de ses peuples, le triangle formé par le Conseil, le Parlement et la Commission. Chacune de ces institutions a été ou sera prochainement renouvelée, à chacune le Traité confère une force accrue. Mais toutes doivent sortir de leur morosité récente. Et C’est seulement en agissant ensemble qu’elles peuvent soustraire nos sociétés au déclin et à la marginalisation.
La Commission, menée par un Président investi par le Parlement, doit redevenir le moteur de l’Union. Tout en étant à l’écoute du Conseil, elle doit cesser de s’en considérer le modeste Secrétariat. Elle doit retrouver sa collégialité, sa fierté et utiliser ses pouvoirs d’initiative, de contrôle et d’exécution d’une manière déterminée et ambitieuse. Le Haut Représentant, Vice-président de la Commission, doit être une force de proposition et de synthèse et l’orfèvre d’une véritable politique étrangère européenne à mener dans tous les domaines.
Le Conseil doit devenir le collège où les Etats, au lieu de l’empêcher, exercent la souveraineté de l’Union. Cela est impossible sans une généralisation du vote à la majorité et sans la publicité de ses travaux. Un rôle clé reviendra au futur président stable du Conseil européen, qui doit être une personnalité vouée à la cause européenne, issue d’un pays qui souscrit à toutes les politiques de l’Union.
Le Parlement, fort de la légitimité qu’il tire directement du peuple et de son indépendance des gouvernements nationaux, doit utiliser pleinement ses pouvoirs renforcés pour rompre l’immobilisme Conseil-Commission. Il doit adopter une stratégie ferme et constructive, même au prix du retardement temporaire d’une décision, pour obtenir une réforme du budget à la hauteur des défis qui s’annoncent, des revenus véritablement européens et les ressources nécessaires pour réaliser les politiques communes inscrites dans les Traités.
Seule l’harmonie du contrepoint permettra à l’Union d’être entendue dans le monde
Signataires de la déclaration
- Enrique Baron-Crespo : Ancien Président du Parlement européen, ancien Président du Groupe Parlementaire des Socialistes Européens
- Renaud Dehousse : Directeurdu Centre d’études européennes de Sciences Po, Conseiller de Notre Europe
- Jacques Delors : Président fondateur de Notre Europe, ancien Président de la Commission européenne
- Franz Fischler : Ancien Commissaire européen
- Emilio Gabaglio : Ancien Secrétaire général de la Confédération européenne des Syndicats
- Nicole Gnesotto : Professeur titulaire de la chaire sur l’Union européenne au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), Vice-présidente de Notre Europe
- Elisabeth Guigou: Ancienne Ministre, Députée à l’Assemblée Nationale, membre du Conseil d’Administration de Notre Europe
- Klaus Hänsch : Ancien Président du Parlement européen, homme politique allemand
- Pascal Lamy : Directeur général de l’OMC, Président d’honneur de Notre Europe
- Philippe Lagayette : Vice-président de JP Morgan EMEA
- Eneko Landaburu : Ambassadeur : Chef de la Délégation de la Commission européenne au Royaume du Maroc, membre du Conseil d’administration de Notre Europe.
- Pierre Lepetit : Inspecteur Général des finances, vice Président de Notre Europe
- Paavo Lipponen : Ancien premier ministre finlandais
- Pasqual Maragall : Ancien Président de la Catalogne, ancien Maire de Barcelone
- Sophie Caroline de Margerie : Membre du CA de Notre Europe
- Vitor Martins: Conseiller pour les affaires européennes du Président de la République portugaise
- Yves Mény: Universitaire, Président de l’Institut européen de Florence
- Jean Nestor: Ancien Secrétaire général de Notre Europe
- Tommaso Padoa-Schioppa: Président de Notre Europe, ancien Ministre italien de l’Economie et des Finances
- Ana de Palacio: Ancienne Ministre des Affaires Etrangères d’Espagne
- Vasso Papandreou : Députée, ancien Ministre des Affaires étrangères, ancien Commissaire européen, Présdente du Comité Affaires économiques du Parlement héllénique
- Riccardo Perissich: Ancien Directeur général responsable du marché intérieur à la Commission européenne, membre du CA de Notre Europe
- Jean Pisani-Ferry: Economiste, Directeur du think tank Bruegel, membre du Conseil d’Admnistration de Notre Europe
- Julian Priestley: Ancien Secrétaire général du Parlement européen
- Romano Prodi : Président du groupe d’experts des Nations Unies sur les opérations de paix en Afrique, ancien Premier Ministre italien, ancien Président de la Commission européenne
- Jacques-René Rabier, ancien collaborateur de Jean Monnet et directeur général honoraire à la Commission européenne, créateur de l' »Eurobaromètre
- Gaëtane Ricard-Nihoul : Secrétaire générale de Notre Europe
- Maria Rodrigues : Ancienne Ministre, conseillère pour les politiques économiques et sociales auprès de la Commission européenne, membre du Conseil d’Admnistration de Notre Europe
- Jacques Santer : Ministre d’Etat, ancien Premier Ministre luxembourgeois et ancien Président de la Commission européenne
- Philippe de Schoutheete : Ancien représentant permanent belge auprès de l’Union Européenne, membre du de Conseil d’Administration Notre Europe
- Antoinette Spaak : Ministre d’Etat belge, ancienne députée européenne
- Christian Stoffaës : Président du Conseil du Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII) et membre du CA de Notre Europe
- Christine Verger : Directrice au Parlement européen, Ancienne Secrétaire Générale et membre du CA de Notre Europe
Joachim Bitterlich : Ambassadeur e.r, Vice -Président de Notre Europe
Jean-Louis Bourlanges : Ancien membre du Parlement européen
Jerzy Buzek : Président du Parlement européen
Etienne Davignon: Ministre d’Etat belge, ancien Vice-président de la Commission européenne
Ce document est également disponible en allemand, espagnol et italien.