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 Décryptage
15/09/10

PAC: sortir de l’étau budgétaire. L’Union européenne à quitte ou double

« EU money for jobs, not cows ». Qui ne se souvient du discours de Tony Blair, affirmant devant le Parlement européen en 2005 qu’un « budget moderne n’est pas un budget qui continue à consacrer 40 % de ses dépenses à la PAC » ? Le 1er Ministre britannique énonçait alors l’idée selon laquelle un budget fait preuve d’archaïsme en consacrant une majeure partie de ses dépenses à l’agriculture. La critique de Tony Blair, aujourd’hui répandue, aurait été recevable si le budget européen était celui d’une fédération mais il est celui d’un processus d’intégration hétérogène dans lequel la PAC tient un rôle d’avant-garde. En tant que politique la plus intégrée de l’UE, la seule à être principalement financée par le budget commun, le budget de la PAC témoigne davantage de la faiblesse de l’intégration dans d’autres domaines que du coût exorbitant des dépenses agricoles. Curieusement cette erreur de raisonnement à pris le statut de dogme dans le débat public européen, alors que pour comparer le coût des politiques publiques européennes, le raisonnement comptable exige « simplement » d’additionner les dépenses communautaires et les dépenses des Etats Membres. Ce mode de calcul permet d’observer que l’agriculture occupe le 11e rang de la dépense publique européenne cumulée avec seulement 1,1% du total, derrière la recherche et le développement [Bertoncini, 2009].