Policy Paper 228
Pour un « Erasmus teens »
Le 26 septembre 2017, le Président Macron appelait de ses vœux la mise en place d’un Erasmus lycéen, une idée déjà soutenue par Enrico Letta, président de l’Institut Jacques Delors et ancien premier ministre italien. Véritable outil de formation d’un espace public européen, Erasmus+ est souvent considéré comme élitiste, touchant trop peu de jeunes et pas assez en dehors de filières spécifiques de l’université. À la veille du discours sur l’état de l’Union de Jean-Claude Juncker et en cette période de rentrée scolaire, l’Institut Jacques Delors présente sa proposition « Erasmus teens », l’Erasmus des lycéens.
Cela fait désormais plus de trente ans que l’Union européenne développe des initiatives en matière d’éducation et de jeunesse ayant pour vocation de donner aux citoyens de tous horizons l’opportunité d’être mobiles en Europe. Une mobilité qui apporte connaissances, compétences, savoir-faire, savoir-être et ouvre l’esprit de toutes celles et tous ceux qui peuvent en bénéficier, trop peu nombreux à ce jour en dépit des efforts nationaux, bilatéraux ou européens pour en augmenter le nombre.
C’est convaincu de la nécessité pour tout jeune européen d’avoir eu l’opportunité d’expérimenter une forme de mobilité au sein de l’Union européenne avant ses 18 ans afin de pouvoir initier un véritable cycle de mobilité et citoyenneté européenne que l’Institut Jacques Delors s’empare de l’idée d’un Erasmus des moins de 18 ans pour en dessiner les contours souhaitables.
Ce Policy paper écrit par Claire Versini, cheffe de développement et responsable des activités citoyennes et pédagogiques de l’Institut Jacques Delors, développe l’idée d’un Erasmus Teens qui se nourrisse des formats de mobilité proposés à ce jour aux mineurs de l’Union européenne : un échange de classes, ancré dans un projet de long-terme mené en partenariat avec une classe d’un autre pays de l’UE qui permette à l’équipe éducative comme aux élèves de s’approprier l’ensemble des composantes d’un projet et d’une mobilité européenne. Cette initiative, en bénéficiant à tout jeune européen entre ses 15 et ses 18 ans, constituerait la pierre fondatrice d’un parcours de mobilité citoyenne européen aux bienfaits duquel tout Européen serait alors sensibilisé, lui donnant la capacité de décider des suites à lui donner au cours de ses études ou de sa vie professionnelle ou personnelle.
Une telle initiative implique bien sûr une formation des enseignants et des moyens humains, logistiques et budgétaires à la hauteur. Pour ambitieuse qu’elle soit, elle pourra compter sur les ressources et outils d’ores et déjà développés dans le cadre de politiques qui ne bénéficient encore qu’à un nombre restreint d’enseignants et d’élèves. Ce Policy paper développe la manière dont l’Union européenne et les États membres peuvent capitaliser sur les bonnes pratiques, ressources et outils existants pour aller plus loin et développer un programme de mobilité qui bénéficie à l’ensemble des 15-18 ans de l’Union européenne.