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[EN] Rapport sur l’intégration de l’Asie de l’Est : opportunités et obstacles pour une coopération économique renforcée

La croissance rapide du commerce mondial ne signifie pas pour autant que l’intégration régionale ait perdu toute pertinence. C’est en tout cas la leçon à tirer de l’expérience asiatique, où la recherche des causes de la crise financière et monétaire de 1997 et des moyens d’éviter qu’elle ne se reproduise a été menée ces dernières années dans différentes instances. La conférence de Kuala Lumpur, qui a réuni les représentants de seize pays le 14 décembre 2005, n’est que le dernier événement en date dans cette série. Cette quête a conduit à une reconnaissance croissante du rôle que les mécanismes de coopération régionale jouent et continueront de jouer à l’avenir.

L’expansion extraordinaire de l’économie chinoise au cours des vingt-sept dernières années, d’une durée sans précédent pour une croissance économique aussi forte, s’est accompagnée d’une ouverture croissante du pays au reste du monde, ce qui n’est pas si courant dans l’histoire des économies en développement. Les exportations chinoises, qui représentaient 8 % du PIB de la Chine en 1980, atteignent aujourd’hui près de 40 %. L’intégration économique régionale, tant dans le domaine du commerce que dans celui des investissements, s’est accélérée. Les excédents commerciaux de la Chine avec les États-Unis sont compensés par des déficits avec ses partenaires asiatiques, à commencer par le Japon. Le commerce régional s’est développé et représente aujourd’hui la moitié du commerce international de la région.

Le rapport commandé par JETRO (l’Organisation japonaise du commerce extérieur) et réalisé par Notre Europe met en évidence les spécificités du mouvement d’intégration asiatique, et en particulier celles qui le distinguent de son homologue européen. Dans le cas de l’Asie, les institutions et les dispositifs juridiques ne jouent pas le même rôle clé que dans l’intégration européenne. Le processus a été plus souvent ascendant que descendant, même si le mouvement de coopération régionale ne bénéficie pas du large soutien populaire que nous avons observé en Europe. La question du leadership reste en suspens, alors qu’en Europe, elle a été traitée dès le départ grâce à la forte volonté politique de réconciliation entre la France et l’Allemagne.

L’avenir du processus d’intégration de l’Asie de l’Est n’est pas facile à prévoir. L’intégration de facto que l’on observe aujourd’hui pourrait se poursuivre, sans ambition particulière. Elle pourrait également, à un certain stade, rechercher un cadre institutionnel plus solide. Quoi qu’il en soit, les efforts déployés par l’Asie de l’Est et l’Europe pour créer de vastes économies régionales constituent une évolution majeure et positive pour l’économie mondiale.