Renforcer la crédibilité de l’Union européenne dans les Balkans occidentaux
7 priorités pour un récit stratégique européen

Plus de vingt ans après avoir promis une adhésion pleine et entière aux pays des Balkans occidentaux, l’Union européenne n’a pas su concrétiser cet engagement.
La lenteur du processus, le refus de Jean-Claude Juncker de toute nouvelle adhésion sous sa présidence de la Commission européenne (2014-2019) et les vetos répétés de plusieurs États membres ont nourri une profonde désillusion chez les États candidats. Cette désillusion a entraîné une perte de confiance exploitée à la fois par les élites politiques nationales, pour relâcher leurs efforts en vue de l’adhésion, et par des puissances rivales, désireuses d’affaiblir la crédibilité et l’influence de l’UE dans la région.
Face à la perspective d’une adhésion sans cesse reportée, le doute quant à la sincérité de l’engagement de l’UE s’est progressivement enraciné dans la région, affaiblissant non seulement le pouvoir transformateur de l’élargissement, mais aussi l’action géopolitique même de l’UE. Comment cette dernière peut-elle prétendre défendre ses valeurs et intérêts sur la scène internationale si elle est incapable de le faire dans son voisinage immédiat, à travers sa politique d’élargissement ?
Pourtant, la candidature de l’Ukraine au lendemain de l’invasion russe de 2022, imitée par la Géorgie et la Moldavie, a rappelé le pouvoir d’attraction du projet européen et le rôle protecteur qu’incarne l’UE, remettant ainsi l’élargissement au coeur de son ambition géopolitique.
Dans un contexte de recomposition des équilibres mondiaux, et alors que la nouvelle administration Trump fragilise l’alliance transatlantique, mettant en péril la survie même de l’UE, celle-ci se doit de muscler son message et de se donner les moyens de son ambition pour les Balkans occidentaux à travers un récit stratégique.