Décryptage 200331

Santé : une plus-value européenne très perfectible

Par Isabelle Marchais, experte associée à l’Institut Jacques Delors.

La politique de santé est une compétence exclusive des États membres ; l’UE ne dispose que d’une compétence d’appui, qui prévoit pour l’essentiel des actions de coordination et de coopération. Une fois passée, la crise liée au Covid-19 devra être l’occasion de revoir les dispositifs existants et de réfléchir à la mise en place d’une véritable politique commune européenne de la santé, y compris sur le plan de la production industrielle. Plus que jamais, les citoyens demandent à l’Europe de les protéger, sur le plan sanitaire comme dans d’autres domaines.

Fermeture des frontières en ordre dispersé, confinements à géométrie variable, refus de distribuer du matériel à ses voisins, détournement de masques : au début de la pandémie du Covid-19, les États membres ont réagi à leur guise et témoigné d’un repli sur soi contraire à l’empathie et à la solidarité que l’on pouvait attendre des membres d’une même communauté. Une attitude qui perdure aujourd’hui, malgré de nombreux et réels gestes d’entraide intra-européenne, et qui est durement ressentie par l’Italie, touchée de plein fouet par la crise sanitaire.

Les responsables nationaux sont apparus mal préparés, dépourvus de plans d’urgence, en manque de matériel, semblant mettre du temps à saisir l’ampleur et la gravité de la situation. C’est pourtant l’Union européenne qui, une fois de plus, a été accusée de ne pas répondre au besoin de protection des citoyens. Des critiques d’autant plus sévères que l’UE ne dispose en matière de santé humaine, rappelons-le, que de maigres compétences et fait aujourd’hui ce qui est en son pouvoir pour maximiser les outils à sa disposition, après avoir elle aussi montré quelques hésitations à calibrer sa juste plus-value▪▪▪

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