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10/07/25

Un an après les élections, un Parlement européen profondément instable

Note élaborée et discutée au sein de l’Observatoire politique du Parlement européen de l’Institut Jacques Delors. Les propos n’engagent que son auteure.

Au lendemain des élections européennes de juin 2024, les grands équilibres politiques semblaient pouvoir perdurer, malgré la poussée inédite de l’extrême droite. Cet optimisme relatif a été de courte durée. Tout le monde se rend compte aujourd’hui que le nouveau Parlement européen a radicalement changé, que la rupture dans l’Union est profonde et qu’un monde nouveau est en train d’émerger.

Certes, une majorité pro-européenne a donné en novembre 2024 son feu vert à la nouvelle Commission présidée par l’Allemande (CDU) Ursula von der Leyen. Le Centre-droit (PPE), les Sociaux-démocrates (S&D) et les Libéraux (Renew) ont malgré quelques défections dans leurs rangs voté l’investiture du nouveau Collège, rejoints par une moitié environ des Écologistes (Verts/ALE) et des Conservateurs (ECR).

Mais la compétitivité, la simplification administrative et la lutte contre l’immigration illégale ont remplacé la transition verte au rang des grandes priorités. Et pour la première fois, une coalition alternative de droite, sans les S&D, est désormais possible à Strasbourg. Elle pourrait à terme affaiblir le Parlement européen dont l’influence politique et institutionnelle a déjà décliné ces dernières années, en dépit d’un renforcement de ses compétences par le traité de Lisbonne.