---

Même si la situation évolue au gré des évolutions des sociétés et du monde, la politique étrangère relève partout des exécutifs, considérés comme seuls à même de répondre à un certain nombre d’impératifs : préserver le secret et la confidentialité, sauvegarder la cohésion interne, assurer une prise de décision rapide dans les situations d’urgence ou de crise.

Le Parlement européen ne fait pas exception. La politique étrangère et de sécurité commune (PESC) relevant de l’intergouvernemental, son rôle dans le processus décisionnel est étroitement limité par les traités qui au pire ignorent sa contribution en la matière, au mieux la circonscrivent étroitement. Le Parlement européen contribue malgré tout à façonner l’action extérieure de l’UE, affirmant son influence à travers les secteurs sur lesquels il est colégislateur et qui ont pour certains un impact très fort dans le reste du monde, mais aussi à travers divers outils et une approche diplomatique volontariste qui lui permet d’user d’un réel soft power.

Son poids dépend essentiellement de deux grands facteurs. D’une part les compétences que lui accorde le traité et dont le champ peut fluctuer au gré des bases juridiques des textes présentés par la Commission. D’autre part l’usage du déclaratoire, qui peut influer sur les réactions des pays tiers. Seule législature supranationale directement élue au monde, le Parlement européen a une légitimité propre et n’entend pas se faire dicter son comportement par les diplomates de l’UE.