Un «grand Européen» pour certains – comme le rappelle l’ancien eurodéputé Daniel Cohn-Bendit, dont Emmanuel Macron fut un temps proche –, avec une tendance à «franciser» les politiques européennes pour d’autres. Sept ans après son arrivée à l’Elysée et son grand discours de la Sorbonne sur l’Europe, le chef de l’Etat a réussi à imprimer sa patte sur le continent. Non sans irriter par son style et sa méthode, à la fois à Berlin – avec qui les relations sont plus que tièdes – mais aussi ailleurs, comme le rappelle la chercheuse allemande Daniela Schwarzer, experte en affaires européennes.
Depuis son premier discours sur l’Europe à la Sorbonne, en septembre 2017, Emmanuel Macron «l’Européen» a-t-il changé ?
Sa première prise de parole a eu lieu au début de son mandat, après une campagne très pro-européenne et des propositions qui avaient suscité de l’intérêt, notamment en Allemagne. Son discours était très ambitieux et engagé, tant du point de vue allemand que de celui de ses autres partenaires européens. La France jouait alors un rôle de leadership, avec des défis à relever. Mais Angela Merkel, en poste outre-Rhin, n’a répondu à Emmanuel Macron que par petits pas, ce qui a constitué une asymétrie dans la relation entre la France et l’Allemagne. Depuis le premier discours de la Sorbonne, l’Europe a vécu des crises, du Covid-19 à la guerre en