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Interview

Indépendance énergétique: «Il faut faire dix fois plus vite que ce qu’on avait prévu de faire»

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Selon le spécialiste Thomas Pellerin-Carlin, l’Europe a constitué assez de stocks de gaz pour ne pas avoir de problème jusqu’en novembre prochain en cas d’arrêt des livraisons de gaz russe. Mais la guerre en Ukraine révèle l’importance pour l’Europe et la France de s’affranchir des énergies fossiles. Pour des raisons géopolitiques mais aussi climatiques.
par Coralie Schaub
publié le 5 mars 2022 à 18h05

Les cours du gaz et du pétrole flambent depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie la semaine dernière. Ce vendredi, la référence du marché européen du gaz, le TTF néerlandais, a atteint un nouveau record, à 213,895 euros le mégawattheure (MWh). Le prix du baril de Brent de la mer du Nord a, lui, atteint jeudi son plus haut depuis 2012, à 119,84 dollars. Une tendance qui devrait se poursuivre avec l’aggravation de la guerre en Ukraine, la Russie étant le principal fournisseur européen de gaz, de pétrole et de charbon. Pour Thomas Pellerin-Carlin, directeur du Centre énergie de l’Institut Jacques Delors, il est urgent pour les pays européens de s’affranchir des énergies fossiles, pour des raisons géopolitiques et économiques mais aussi climatiques.

Les prix du gaz et du pétrole flambent depuis l’invasion de l’Ukraine. Est-ce du jamais vu ?

Pour le gaz, oui, c’est du jamais vu dans l’histoire de ce marché. Au cours de la décennie 2010, le prix moyen du gaz fossile était autour de 10 euros le MWh. Il dépasse désormais les 200 euros le MWh. Le «choc gazier» a commencé avant l’invasion de l’Ukraine, pour plusieurs raisons : problèmes de maintenance, accidents, baisse de livraisons du géant gazier russe Gazprom à l’Union européenne depuis l’été, qui a fait pa

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