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12/04/06

Approche réductrice

L’apport de la contribution écrite de Simon Hix au débat sur la politisation de l’Union Européenne se résume, sur la base d’une distinction entre politique constitutive et politique de gestion (ce que l’auteur désigne sous le nom de « questions isomorphes ») à l’idée selon laquelle l’introduction de la contestation dans le processus de décision serait un facteur de performance pour le fonctionnement de celui-ci. Ce que conteste Stefano Bartolini qui y voit un risque, si non un danger.

Cette approche m’apparaît réductrice dans la mesure ou le premier auteur circonscrit la politisation à l’émergence d’une opposition droite-gauche au sein des instances du « triangle institutionnel » de l’Union. Ce qui revient à identifier politisation et bipolarisation.

Tout en partageant, pour l’essentiel, les réserves émises par Stefano Bartolini, la thèse développée avec intelligence par Simon Hix me paraît souffrir plus gravement la critique d’un point de vue épistémologique. D’une part, à supposer qu’elle s’avère exacte, elle ne serait applicable qu’à la gestion du « pilier communautaire ». Par conséquent, elle serait sans effet sur la PESC et la PESD qui sont hautement politisées en marge de toute opposition droite-gauche, de même que sur une partie de la gestion du « troisième pilier » demeurée intergouvernementale.