Rapport
Dé-paysements
C’est avec un succès manifeste que les tenants du nationalisme et les partisans d’une refonte du pacte de solidarité collective ont abordé les rendez-vous électoraux de cette année 2010. Lega Nord en Italie, Jobbik en Hongrie, PVV aux Pays-Bas, ou N-VA en Flandres : le dépaysement que ces prédicateurs de l’entre-soi se proposent de conjurer est celui des autochtones, des citoyens racinés, qui ne se sentent plus « chez eux » dans leur ville. Pourquoi l’espace transculturel est-il si difficilement représentable dans l’Europe d’aujourd’hui ? Dé-paysements constitue une tentative pour analyser le décrochage entre dynamiques d’intégration économique et intensité des migrations intra-européennes d’une part, et expressions d’exclusivisme politique et culturel d’autre part.
Conclusion du projet « Fabriques de l’Europe », cette étude interroge l’expérience d’Européens en situation de dépaysement – Polonais à Dublin, Roumains à Turin ou encore entrepreneurs italiens installés à Timisoara – afin de montrer comment l’Europe se fabrique, jour après jour, à hauteur d’homme. Aziliz Gouez s’y livre à un examen ciblé des dynamiques mises en branle par le démantèlement du Rideau de fer (délocalisations, migrations) et de leurs conséquences du point de vue de la formulation des identités collectives.
Elle analyse notamment le hiatus entre la forte interdépendance économique qui lie entre eux les peuples européens et l’étroitesse des consciences politiques. Montée en puissance de la Lega Nord en Italie, du Jobbik en Hongrie, du PVV aux Pays-Bas, de la N-VA en Flandres : c’est avec un succès manifeste que les tenants du nationalisme et les partisans d’une refonte du pacte de solidarité collective ont abordé les rendez-vous électoraux de cette année 2010. Le dépaysement que ces prédicateurs de l’entre-soi se proposent de conjurer est celui des autochtones, des citoyens racinés, qui ne se sentent plus « chez eux » dans leur ville.
Pourquoi l’espace transculturel est-il si difficilement représentable dans l’Europe d’aujourd’hui ? Dé-paysements constitue une tentative pour analyser ce décrochage entre dynamiques d’intégration économique et intensité des migrations intra-européennes d’une part, et expressions d’exclusivisme politique et culturel d’autre part.