Des visages sur des clivages: les votes des parlementaires européens français à mi-chemin

L’élection d’un nouveau Président du Parlement européen le mardi 17 janvier symbolise l’arrivée à mi-mandat des parlementaires élus en mai 2014. C’est l’occasion pour l’Institut Jacques Delors, en partenariat avec le Mouvement Européen-France et sur la base de données VoteWatch, d’analyser à nouveau les votes exprimés par les parlamentaires élus en France sur 20 enjeux emblématiques soumis à leur approbation (investiture de la Commission Juncker, TTIP, secret des affaires, Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes…).
Ces fiches d’information permettent de mettre « des visages sur les clivages » politiques qui structurent la vie démocratique du Parlement européen, et qui ne sont pas mécaniquement figés par le clivage droite-gauche ou la nécessité de soutenir un gouvernement, comme au niveau national. Elles conduisent à constater l’existence de majorités politiques à géométrie variable, comme lors de la période 2009-2014, réparties en trois catégories principales :
- Des « majorités de coalition » rassemblant les conservateurs, les sociaux-démocrates et les libéraux (qui votent la même chose dans 70% des cas), avec l’appoint ponctuel d’autres forces politiques, devenu de plus en plus nécessaire compte tenu de la plus faible importance numérique de ces trois groupes politiques (exemples des votes sur la répartition des réfugiés ou encore l’harmonisation des charges sociales et des salaires des travailleurs détachés…)
- Des « majorités de confrontation » opposant les conservateurs aux sociaux-démocrates, avec l’appoint ponctuel des libéraux, des verts, de la gauche radicale ou des eurosceptiques (exemples des votes sur le renouvellement du glyphosate ou la possibilité pour les employeurs d’interdire les signes religieux au travail…)
- Des « majorités de consensus » ralliant la quasi-totalité des élus français au Parlement européen, de Marine Le Pen à Jean-Luc Mélenchon (exemple des votes sur le blanchiment d’argent ou les quotas d’émission pour l’acier…)