[EN] La France vote: l’Europe s’en mêle

Que va-t-il se passer ensuite ? Les politiciens parlent de l’Europe pendant une campagne électorale, et pas seulement dans le cadre d’une surenchère eurosceptique, mais en débattant des politiques européennes. Lors des précédentes élections françaises, l’Europe et toutes ses réalisations ont été fustigées par la famille Le Pen et par divers candidats d’extrême gauche, mais le courant dominant a éludé ce sujet gênant. Mais aujourd’hui, en France, les questions européennes sont devenues l’un des principaux sujets de discorde dans les campagnes du président sortant, Nicolas Sarkozy, et de son adversaire socialiste, François Hollande.
Au début, le président a joué la carte de la défense, mettant en avant la présidence française de 2008, globalement réussie, l’affaire Merkhozy et le « sauvetage » de l’euro, illustré par l’interview télévisée conjointe avec la chancelière allemande, qui a clairement affiché son soutien à son âme sœur idéologique. Puis Hollande est passé à l’attaque, appelant à la renégociation du pacte budgétaire des 25 États membres signataires, afin de le rendre moins draconien, plus responsable et plus équilibré, avec des mesures visant à promouvoir l’emploi et la croissance.
Cela a provoqué à son tour une feinte indignation dans le camp Sarkozy, qui a remis en question un traité approuvé, même s’il n’a pas encore été ratifié. Aux yeux des Britanniques cyniques, le mot « renégociation » a des connotations négatives, rappelant l’exercice Wilson/Callaghan de 1974, qui n’était guère plus qu’une mascarade élaborée pour maintenir un semblant d’unité au sein du Parti travailliste. Néanmoins, l’affront perçu envers « Bruxelles » par le challenger a conduit, selon les médias allemands, à une riposte diplomatique des autres gouvernements de centre-droit. M. Hollande n’a pas été reçu par les chefs conservateurs des gouvernements de l’UE pendant la campagne.