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[EN] Nous vous apporterons nos vices

Cet article examine les mouvements et les échanges complexes, mais aussi les tensions et les asymétries qui caractérisent l’espace transnational qui s’est développé au cours de la dernière décennie à la suite des relations intenses entre le Banat roumain et le nord-est de l’Italie. Surnommé « Trevisoara » (contraction de Treviso et Timisoara), cet espace est celui où se croisent les émigrants roumains qui s’installent en Italie et les petits entrepreneurs italiens désormais actifs dans l’ouest de la Roumanie. Bien qu’il ne figure sur aucune carte officielle de l’UE, ce nouveau territoire est un véritable laboratoire de l’Europe et un terrain fertile pour appréhender les traces moins visibles de l’intégration européenne.

En effet, les petits entrepreneurs qui opèrent en Roumanie sont souvent les mêmes qui adhèrent à la Ligue du Nord, un parti qui ne cache pas son aversion pour les immigrés roumains en Italie. Pourquoi un tel décalage entre le niveau réel d’interdépendance économique entre les deux pays et la conscience politique de ces entrepreneurs ? Plus généralement, Aziliz Gouez soulève la question des nouvelles formes d’appartenance en Europe, au lendemain de l’effondrement des idéologies et dans le contexte plus ouvert et instable créé par la mondialisation.

Initialement présenté lors d’un colloque international (Université de Cluj, Roumanie) en novembre 2008, cet article a été publié dans un ouvrage intitulé Weighting the Difference: Romanian Identity in the Wider European Context. (Boari V. et Gherghina S., éd. 2009. Cambridge Scholars Publishing)