[EN] Pour une fédération européenne des États-nations : la vision de Jacques Delors revisitée

Notre Europe propose la synthèse du livre de Gaëtane Ricard-Nihoul, membre de son conseil d’administration, sur le concept de « fédération des États-nations » formulé par Jacques Delors, dans lequel elle analyse les principaux enjeux politiques et juridiques qui sont au cœur de la coexistence entre l’attachement à la nation et l’appartenance à l’Union européenne.
Après avoir rappelé l’histoire de la notion de fédéralisme, elle souligne que Jacques Delors n’a commencé à utiliser l’expression « fédération d’États-nations » qu’en 1994, après la formulation de l’expression « noyau dur » par Karl Lamers et Wolfgang Schäuble. Elle souligne que sa réflexion antérieure a progressivement contribué à forger le contenu d’un tel concept, qui s’est progressivement élargi et popularisé au cours des années suivantes.
L’auteure précise que Jacques Delors distingue trois types de fédéralisme européen et que sa pensée et son action portent sur le « fédéralisme comme méthode ». Elle conseille ensuite d’abandonner la dichotomie « fédération-confédération » avant de préciser que l’Union européenne présente déjà les caractéristiques d’une « fédération d’États-nations », bien qu’incomplète.
Gaëtane Ricard-Nihoul poursuit en soulignant les trois principaux enjeux juridiques et politiques sur lesquels se concentre le débat sur l’approfondissement de la fédération européenne des États-nations : le partage des compétences, le gouvernement européen et la démocratie. Elle ajoute que si des « coopérations à géométrie variable » existent déjà, la différenciation au sein de l’UE doit être mieux organisée.
Elle soutient que la « fédération d’États-nations » offre aux États membres non seulement la perspective d’une « seconde vie dans un monde globalisé », mais aussi au processus de construction européenne la promesse d’un nouvel élan.