Policy Paper 136
La France : un terreau d’opposition au TTIP ?
Dans ce Policy paper, publié en partenariat avec la DGAP, Elvire Fabry, chercheur senior à l’Institut Jacques Delors, analyse l’évolution du débat français sur le TTIP depuis le lancement des négociations, il y a deux ans, en juillet 2013.
L’évolution de l’opinion publique française sur les négociations d’un Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP) intrigue.
On s’attendait à ce que l’opposition au TTIP vienne d’abord de la France, où l’opinion publique est traditionnellement réticente à l’ouverture des échanges. Mais les Allemands ont pris la tête de l’opposition au TTIP, tandis que l'opinion française reste sur la bascule, avec encore 50% d'approbation en novembre 2014. L'attention se porte néanmoins à présent sur une transmission possible de la dynamique d’opposition chez le voisin français.
Dans ce Policy paper, publié en partenariat avec le Societé allemande de politique étrangère (DGAP), Elvire Fabry, chercheur senior à l'Institut Jacques Delors, analyse l'évolution du débat français sur le TTIP depuis le lancement des négociations, il y a deux ans, en juillet 2013 jusqu'à ses récents développements.
1. Le débat a été dominé jusqu'à l'été 2014 par les partis minoritaires et la société civile. La défense du TTIP était discrète et le camp des indécis, qui était majoritaire, tendait à se montrer de plus en plus sceptique.
2. Alors que le gouvernement affiche beaucoup de prudence sur ce dossier, l'inclusion d'un mécanisme de règlement entre investisseur et Etat (ISDS) est devenue depuis un catalyseur d'opposition transpartisane.
3. Cette prudence du gouvernement pourrait bien ne pas suffire à circonscrire l'opposition au TTIP à mesure que l’on s’approchera d’un accord. La persistance du malaise français vis à vis à la mondialisation et une méfiance traditionnelle vis-à-vis des États-Unis, pourrait faire du TTIP un dossier embarrassant sur le chemin des élections présidentielles de 2017.