Policy Paper 18
La stratégie européenne pour l’emploi : un instrument de convergence pour les nouveaux Etats membres ?
Depuis dix ans, l’emploi reste obstinément en tête des préoccupations des Européens et les citoyens des nouveaux Etats membres ne font pas exception à la règle. Ils placent même, selon les plus récents sondages Eurobaromètre, une plus grande confiance dans l’Union que dans leur propre gouvernement pour améliorer la situation sociale dans leur pays.
Voici un défi dont les dirigeants européens ne semblent pas avoir pleinement pris la mesure, ni pendant la phase de pré -adhésion, ni depuis 2004, si l’on se réfère à l’analyse que nous propose Catherine Palpant.
En effet, elle constate que l’instrument majeur dans ce domaine, la Stratégie Européenne pour l’Emploi, qui a l’ambition depuis 1997 d’insuffler plus de dynamisme aux marchés du travail des Quinze et de coordonner et rapprocher leurs politiques nationales d’emploi, n’a pas donné de résultats très probants dans les Dix. Passant en revue les caractéristiques socioéconomiques de ces pays, leurs évolutions, les politiques sociales menées au cours de la période de transition et, finalement, le contenu de cinq plans nationaux pour l’emploi, elle essaie de comprendre pourquoi la greffe n’a pas pris. Par ce travail en négatif, bien documenté, elle nous donne à voir ce qu’il faut faire pour que la Stratégie Européenne pour l’Emploi, maintenant intégrée complète ment dans la Stratégie de Lisbonne, devienne un outil efficace de convergence à vingt-cinq, en matière de politique d’emploi, de conditions de travail et de fonctionnement des marchés du travail.
Si nous suivons ses conseils, plutôt que de maugréer sur la distance qui sépare les nouveaux adhérents du modèle social européen, nous commencerons par mieux leur expliquer de quoi il s’agit, par développer un vrai partenariat avec eux, par les inciter à expérimenter de nouveaux outils et par définir collectivement des objectifs mieux adaptés à leur situation.