Policy Paper 91
Les relations UE-Méditerranée en matière agricole. L’exemple du Maroc et de la Turquie
Deux ans après le printemps arabe, ce Policy Paper analyse les relations entre l’UE et les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord dans le domaine agricole et plaide pour un renforcement de la coopération.
Parmi les pays du MOAN, la Turquie et le Maroc entretiennent des relations particulièrement étroites avec l’UE. La balance commerciale du Maroc et de la Turquie avec l’UE est globalement favorable à l’Union ; elle est pourtant négative en matière d’échanges agricoles. Ce déficit s’est réduit depuis 2006 en raison des gains de compétitivité de l’agriculture européenne. À moyen terme, la situation des deux pays pourrait évoluer compte tenu de leur potentiel agricole, à condition toutefois qu’ils surmontent leurs faiblesses.
La coopération apparaît nécessaire dans les deux cas et des deux côtés. Les programmes de coopération (par ex. MEDA I et II) ont montré leur utilité, mais, compte tenu de leur impact économique et social, plus d’actions devraient être envisagées dans le domaine agricole. Le nouveau Programme européen de voisinage pour l’agriculture et le développement rural ainsi que le réseau Recherche agricole pour le développement (RAD) devraient jouer dans les pays du MOAN un rôle positif. Des mesures spécifiques de compensation pour les producteurs européens doivent également être envisagées. Concernant la concurrence accrue à laquelle les États membres ou les candidats à l’adhésion sont confrontés, en cas d’intégration politique et économique, l’UE possède une longue et fructueuse expérience, qui pourrait être étendue à la coopération euro-méditerranéenne.
Les tensions pourraient être réduites par l’extension d’instruments efficaces de la politique européenne (LEADER, organisations de producteurs, interprofessions, etc.) aux pays du MOAN. Les organisations intergouvernementales comme le Conseil oléicole international, les institutions civiles et mixtes (CIHEAM, CLAM, COPA-COGECA, et commissions régionales ou binationales) et les investissements directs étrangers pourraient jouer à l’avenir un rôle de plus en plus important. De manière générale, les actions de coopération devraient être développées en impliquant tous les partenaires du développement rural et agricole.