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Paysage après la bataille

Trois semaines après les référendums et au lendemain du Conseil européen, l’auteur décrit le paysage européen et analyse les trois lectures possibles de la situation

Trois semaines après le référendum, et au
lendemain d’un sommet européen conflictuel, les lignes de force se dégagent peu
à peu : sur les effets du double non français et néerlandais, leur
interprétation, les choix auxquels sont confrontés les Européens. Le rejet du traité constitutionnel a d’abord
eu un impact immédiat, qui était attendu. 

En plaçant le projet de constitution
en hibernation à durée indéterminée, le Conseil européen a évacué les réformes
institutionnelles et la charte des droits fondamentaux. Bien entendu, les
textes en vigueur, ceux de la troisième partie, continuent quant eux de
s’appliquer.

La surprise a été l’ampleur des effets
collatéraux. La mise en doute des élargissements à venir était prévisible, mais
la polémique sur l’euro et la crise budgétaire l’étaient moins. Sous le choc,
l’Union a révélé sa fragilité cachée. Elle est apparue pour ce qu’elle
est : un construction inachevée, en devenir, dont chaque étape s’appuie autant
sur l’anticipation de la suivante, que sur la précédente, mais dont les
acteurs ne partagent pourtant pas les mêmes rêves.