Policy Paper 116
Bilan de la politique énergétique allemande dans un contexte européen
Face à la crise ukrainienne, la sécurité d’approvisionnement en gaz naturel est devenue une question de premier plan dans le débat sur la politique énergétique européenne. Au point de faire perdre de vue d’autres importants défis auxquels l’UE est confrontée en matière de politique énergétique.
Face à la crise ukrainienne, la sécurité d’approvisionnement en gaz naturel est devenue une question de premier plan dans le débat sur la politique énergétique européenne. Au point de faire perdre de vue d’autres importants défis auxquels l’UE est confrontée en matière de politique énergétique. Pour l’Allemagne, en raison de sa transition énergétique, il y a trois problèmes qui ne peuvent être résolus qu’au niveau européen :
1. En dépit de la transition énergétique, les émissions de CO2 en Allemagne augmentent.
C’est le résultat d’un excédent de certificats d’émissions dans le cadre du Système communautaire d’échange de quotas d’émissions (SCEQE) qui s’explique principalement par une chute de la production industrielle après la crise économique de 2009. Ainsi, le prix du CO2 a baissé et la production d’électricité à partir du charbon et du lignite a augmenté, alors que les centrales au gaz respectueuses du climat en Allemagne ont généré de moins en moins d’électricité, voire ont été démantelées. Les émissions de CO2 en Allemagne ne pourront être réduites que par une approche européenne, par le biais d’une modification du SCEQE.
2. Malgré l’augmentation de la génération d’électricité à partir du charbon, les coûts de l’électricité en Allemagne sont élevés.
Cela tient notamment à la répartition prévue dans la Loi sur les énergies renouvelables qui a augmenté à 6,24 cents par kilowatt heure en 2014. Alors que l’industrie et les ménages privés en Allemagne font face à d’importants coûts visant à réduire les émissions de CO2 ; celles qui ne le sont pas en Allemagne le sont dans le reste de l’UE en raison du faible coût des certificats d’émissions. Le Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) indique qu’idéalement, les émissions ne devraient être limitées que par l’échange de droits d’émissions. Des mécanismes supplémentaires de promotion des énergies renouvelables au niveau national ne feraient qu’augmenter les coûts, sans atténuer les effets sur les changements climatiques. Cette proposition n’est pas injustifiée mais a peu de chances d’être mise en œuvre. Une autre solution, meilleure en termes de coût-efficacité, pourrait être l’harmonisation européenne des mécanismes de soutien.
3. L’Allemagne est confrontée au risque de pénurie d’approvisionnement en électricité lors des périodes de pointe, lorsque le soleil et le vent ne peuvent fournir suffisamment d’électricité.
Parallèlement, combler ces pénuries par la mise en marche de centrales au gaz naturel n’est pas faisable économiquement pour les fournisseurs d’énergie. Des pénuries d’approvisionnement pourraient être prévenues par l’importation d’électricité des pays européens voisins, ce qui impliquerait de créer un réseau de distribution transnational. Les fournisseurs allemands préfèrent la création d’un marché d’approvisionnement pan-Européen dans lequel l’État paie les opérateurs des centrales pour la mise à disposition des capacités de génération d’électricité, même si celles-ci ne sont pas utilisées.
Ce Policy paper est également disponible en allemand.