Rapport

L’attitude des Américains envers l’Europe ?

Cette étude qui se penche sur les relations transatlantiques s’interroge sur la capacité de l’Europe à agir comme un véritable acteur international.

AVANT-PROPOS DE NOTRE EUROPE

 

De tout temps, le partenariat avec les Etats-Unis a constitué un élément central de la construction européenne. Cela ne signifie pas que la relation transatlantique ait toujours été au beau fixe : les divergences de sensibilité ont été monnaie courante et les conflits d’intérêts n’en ont pas été absents. Depuis quelques années, toutefois, on a souvent l’impression qu’un fossé se creuse en matière de politique internationale. qu’il s’agisse de la protection internationale de l’environnement, du rôle des Nations-Unies, de l’usage de la force, ou plus généralement du poids des règles de droit dans les relations internationales, le contraste s’accuse entre les vues américaines et, au delà des divergences qu’ils manifestent, une « sensibilité commune » souterraine des européens.

 

Certains s’en réjouissent, car ils y trouvent de quoi alimenter un anti-américanisme qui couvait sous la cendre. d’autres répugnent à l’admettre, car ils rejettent par principe tout ce qui peut séparer l’Europe de Washington. Au-delà des partis-pris, pourtant, nous devons tous nous interroger sur les causes profondes de ce changement, que la crise irakienne a manifesté de façon éclatante.

 

L’étude minutieuse que Timo Behr a consacrée à l’évolution de la politique étrangère américaine vient donc à son heure. Elle a le grand mérite de s’attaquer à un certain nombre d’idées reçues en la matière. Alors que beaucoup d’analystes attribuent un rôle décisif à l’arrivée au pouvoir de l’administration Bush, elle rappelle opportunément que le penchant à l’unilatéralisme a des racines anciennes et profondes dans l’histoire des Etats-Unis et que l’impact traumatique du 11 septembre s’est également fait sentir dans les rangs du parti démocrate. A l’inverse, l’auteur souligne opportunément que les conflits de valeur entre l’Europe et les Etats-Unis sont beaucoup plus nets au niveau des responsables politiques que des opinions publiques. Difficile dans ces conditions de déterminer si les tendances actuelles sont appelées à durer. En termes plus concrets : une autre administration se comporterait-elle de façon substantiellement différente ?

 

Voilà bien une question sur laquelle les Européens ont besoin d’idées claires, étant donné le poids des Etats-Unis sur la scène internationale. Tout comme ils devraient s’interroger sur la meilleure façon de promouvoir les valeurs qui leur sont communes vis à vis de ce partenaire incontournable. De façon plus générale, alors qu’est mise en perspective la création d’un Ministère des affaires étrangères au niveau européen, il n’est sans doute pas inutile de rappeler qu’une politique étrangère digne de ce nom suppose avant tout une mise en commun de l’analyse que font les Etats membres de la situation internationale, préalable obligé au patient travail de rapprochement des différentes positions nationales. Si l’Europe entend exister un jour en tant que telle sur la scène politique internationale, elle devra nécessairement trouver ses réponses aux thèmes abordés par cette étude.

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