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Bruxelles, 10 juin 2003 – Dialogue social européen et dialogue civil : différences et complémentarités

Séminaire organisé à Bruxelles le 10 juin 2003 avec le Comité économique et social européen.

RESUME DES DEBATS

AVANT-PROPOS DE JACQUES DELORS

 » Le rôle que peuvent jouer les organisations de la société civile dans le fonctionnement démocratique de l’Union Européenne, que l’on appelle par commodité « dialogue civil » alors qu’il est loin d’être formalisé, reste une question controversée. L’approfondir était pour moi un projet déjà ancien et je suis reconnaissant au Comité Économique et Social Européen, en particulier à mon vieil ami Roger Brisch, d’avoir permis à Notre Europe de commencer ce travail au mois de juin dernier.

J’aurais mauvaise grâce à paraphraser les conclusions que j’ai proposées lors de ce séminaire, mais la relecture de ces riches débats m’incite à insister sur les deux acquis qui me semblent fournir de solides repères pour la poursuite de la réflexion.

Tout d’abord, c’est bien la construction de ce « dialogue civil » qui est le chantier le plus urgent pour l’Europe. Il y a beaucoup à dire sur l’évolution du dialogue social européen et sur l’articulation de la démocratie représentative entre parlements nationaux et européens, mais on sait de quoi l’on parle et les procédures existent. Un dialogue équilibré respectant la diversité et l’autonomie des multiples réseaux associatifs qui irriguent la société civile du niveau local au niveau global, reste par contre à construire. Et l’Europe en a le plus grand besoin ; parce que c’est ce qui peut le mieux lui faire connaître l’état de nos sociétés, mais aussi parce qu’un malentendu croissant risque de l’opposer aux réseaux les plus globalisés qui perçoivent plus spontanément l’Union comme une organisation internationale que comme un acteur politique global.

Le second résultat est que, si le « dialogue civil » reste à construire, personne ne souhaite qu’il se substitue, même partiellement, au dialogue social ou à la démocratie représentative. La conséquence à en tirer me paraît être que l’ensemble des institutions européennes devrait s’y intéresser et non seulement la Commission et le Comité Économique et Social sur le rôle desquels notre séminaire a apporté d’intéressants éclairages. « 

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