Policy Paper 159

La mobilité du travail dans la zone euro : remède ou fléau ?

Les disparités en termes de chômage dans les pays de l’UE ont atteint un record en 2013. La mobilité du travail a en partie contribué à réduire ces déséquilibres macroéconomiques mais a été insuffisante. Cette analyse ouvre des pistes pour améliorer la mobilité.

La zone euro doit faire face à ses problèmes de déséquilibres et d’instabilité. Dans une union monétaire, la mobilité du travail peut dans ce contexte être à la fois un fléau et un remède. Lorsque les demandeurs d’emplois déménagent d’une zone à fort taux d’emplois vers des régions proposant de nombreux emplois, ils jouent effectivement le rôle d’absorbeurs de chocs. Toutefois, lorsque des personnes jeunes et plutôt bien qualifiées quittent des régions faibles sur le plan structurel pour aller vers des régions dynamiques, ils peuvent contribuer à des déséquilibres. 

Dans ce Policy paper, Anna auf dem Brinke et Paul-Jasper Dittrich, chercheurs au sein de notre bureau en Allemagne, le Jacques Delors Institut – Berlin, s’intéressent aux années suivant la crise de 2008. La mobilité du travail a-t-elle accru ou diminué les déséquilibres au sein de la zone euro ? En période de faible croissance, les chiffres suggèrent que la mobilité est plutôt un remède qu’un fléau. Toutefois, son potentiel pour les citoyens de la zone euro n’est pas entièrement exploité. Afin que la mobilité du travail puisse contribuer à la stabilisation de la zone euro contre de futurs chocs asymétriques, bien plus d’actions sont nécessaires. Cela vaut non seulement au niveau national mais aussi européen.

Pour cela, les auteurs proposent trois stratégies complémentaires. D’une part, il est nécessaire de rendre les conditions de travail plus flexibles et d’investir davantage dans les infrastructures permettant aux citoyens de travailler et vivre dans des pays différents. Ensuite, il est nécessaire de prendre des mesures pour intégrer pleinement les marchés nationaux du travail dans un même marché européen du travail. Enfin, il est nécessaire de mettre en place des institutions complémentaires, telles un mécanisme d’ajustement permanent pour continuer à réduire les effets des chocs asymétriques. La mobilité du travail est nécessaire mais non suffisante pour réduire les inégalités dans la zone euro. Les chiffres montrent clairement qu’après la Grande Récession, l’amélioration de la mobilité du travail peut permettre de réduire le chômage et de stabiliser la zone euro. 
 
Ce Policy paper n’est pas disponible en français mais l’est en allemand.

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